Callie O'Cogan → « Devra user de toutes ses armes pour apporter un sentiment de sécurité à The Orphan et servir ses yeux en promesses qu'elle tiendra. A l'autorisation d'enchanter son monde mais doit rester assise sous la petite cabane de tables. »

Kaylie Thatcher → « Pense qu'elle serait plus utile dans le lycée à chasser cet inconnu qu'elle pourrait très bien traquer et mettre hors d'état de nuire. Se laisse progressivement séduire par la princesse grandeur nature qui se trouve avec elle. »

Le silence conserve l'impact de la disparition précipitée du Directeur qui les laisse cachées dans leur Château bricolé.

Je regarde le grand robot fermer notre prison protectrice avec une pensée pour Garrett, qu'il a retenu là-bas. J'ai peur pour lui, d'ici. Il s'est débattu pour m'empêcher de partir, et cette dernière image de lui me fend le coeur, parce qu'aussi Awesome qu'il soit, c'est un jeune homme fait de chair et de sang. Et pour autant que je sache, aucune forteresse ne le protège. Je sens encore sa main dans la mienne, avant que le directeur ne nous sépare pour me confier une mission. C'est pour aider quelqu'un, Garry, que je l'ai suivi, murmure mon âme à la sienne, en espérant qu'il entende. Au fond, je sais qu'il comprendrait cet argument et qu'il saurait que je suis en sécurité, et que de là où je suis, il n'aurait pas à me protéger. Et puis... Je n'en ai pas besoin, je suis une future héroïne, pas vrai ?

Je regarde l'adolescente que l'on m'a confiée de l'air attendri de celle qui sait qu'au fond, Kaylie, elle n'a besoin de personne. Elle est déjà grande. Mais les grands et ceux qui pensent l'être font des bêtises qui peuvent leur coûter la vie... Ou celle de leur meilleur ami. L'insouciance n'apporte pas le salut. La prudence, bien dosée, peut tous nous sauver. Je préfère ne pas pouvoir danser, et la savoir en sécurité. Le directeur aurait même pu me confier une classe entière, que je l'aurais fait avec beaucoup de bonne volonté. J'ai peur des responsabilités, mais je porte le poids d'un monde sur mes épaules chaque soir, je peux bien supporter leur panique une journée. J’aurais pu tous les calmer, afin de les savoir en sécurité. Ainsi enfermée, j’ai peur de me dire qu’il y a peut-être quelqu’un ici qui n’est pas en sécurité, qui a peur et qui aurait eu besoin de moi. Non, je ne me sens pas indispensable, mais je veux être utile.

Kaylie, qui avait l’air de chercher quelque chose, trouve un couteau caché sur elle-même. Il a l’air de la rassurer, de lui faire plaisir. Je ne partage pas son allégresse. La vue de cette lame dans ses mains m’agresse. On ne devrait jamais laisser des objets tranchants à la portée des enfants. Mais je garde mes remarques pour moi et l’observe alors qu’elle me regarde en faisant tourner la lame entre ses doigts. J’en viens à être impressionnée par sa dextérité.

Non… Non, parce que le robot m’a dit de rester là. Et c’est pour toi qu’on est là. Et puis non, parce que Garrett ne supporterait pas que je me mette à vadrouiller dans les couloirs. Et il finirait par le savoir. Si je commence à faire n’importe quoi, il ne me laisserait plus faire quoi que ce soit. Il va toujours me vouloir à ses côtés, et je vais finir par le ralentir. On avance plus vite avec un peu de liberté. Et non, parce que c’est ce que Jimmy a dit à Timmy, ce soir-là. Celui où il est mort, celui où je les ai perdus, tout les deux. Ce n’est pas que cette phrase est dangereuse, mais cette fois, j’écouterai mon mauvais pressentiment qui me souffle que si on sort, j’aurais échoué dans ma mission. Le directeur veut que Kaylie soit en sécurité, alors Kaylie sera en sécurité. Même si je dois utiliser la force pour la garder à mes côtés.

Je souris à la belle enfant, qui n’en est plus une, je le sais. La place d’une princesse est dans une forteresse. Et même si la fée ne peut pas danser, elle peut te le faire imaginer. Laisse les princes se battre pour toi, Kaylie. Tu n’as rien à prouver.

Allez Kaylie, et si on se racontait des histoires ?

Mon couteau tourne toujours entre mes doigts, j'attends sa réponse comme je ne l'attends pas.
J'aimerai qu'elle vienne avec moi, comme je n'aimerai pas. Mais il parait que c'est mieux, de se battre à deux.
Je voudrai être déjà partie, qu'elle réponde vite et qu'on s'en aille d'ici. Rêver d'une autre vie, celle où je serai une héroïne accomplie, et sans pouvoir en plus de cela.
Une simple orpheline devenue quelqu'un. Même la folie me quittera lorsque je serai devenue celle la.

- Je te suis si tu restes ici.

Hein ? De quoi ? Non, mais il n'y a pas de choix dans la réponse à ma question, je le refuse comme je fais semblant de ne pas l'entendre.
C'est décidé je m'en vais, et non-accompagnée à l'évidence. Mais ce n'est pas grave, je me sais capable d'entrer en guerre contre le monde entier.
Alors celui qui attaque le lycée aujourd'hui, je saurai lui arracher la vie.

- Comment arrives-tu à faire ça, avec ton couteau ?

C'est en fronçant les sourcils que je tourne simplement mon visage vers elle.
Intriguée par le fait qu'elle s'interesse à mon couteau, trop jeune pour avouée que j'aime que les gens posent des questions sur moi.
Je pince mes lèvres et regarde toujours la fille blonde qui est avec moi ... Je la regarde et me dis encore une fois que je dois être la plus petite ici.

Mon corps fini par faire un tour sur lui même, complet, et je crois savoir que mes yeux viennent de changer.
J'ai le temps pour parler, mais juste quelques minutes, le temps d'expliquer.
Je veux lui prouver que je n'ai rien d'une enfant, je sais que je pourrai déjà faire partie des plus grands.

- A la vérité ? J'en sais rien, je crois que le don est né avec moi.

Ou qu'il me vient de mon papa.