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 « And it was your heart on the line... » • Jake & Jeff

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Muse
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MessageSujet: « And it was your heart on the line... » • Jake & Jeff   « And it was your heart on the line... » • Jake & Jeff EmptyMer 14 Mar - 21:44


    « Le passé m’attire, le présent m’effraie parce que l’avenir, c’est la mort. » mes doigts tremblants réécrivent ces mots qui m’obsèdent. Mes yeux fixés sur ma propre écriture s’inventent un monde à part, oublieux du temps et ses rengaines m’enfermant dans ce maintenant qui fait peur, depuis qu’il n’a plus d’heure. Je ne sais plus rien faire sinon errer entre avant et l’éternité. Son visage précède le mien contre tous les miroirs et je ne vois que ces mots, couchés sous ma paume qui les cache afin que je les apprenne par cœur. J’aimerais savoir écrire la douleur que le monde m’inspire mais rien ne vient et rien reste, me mangeant.

    Le vide avec une horreur fugace colle à ma peau. Je l’absorbe tandis qu’une cicatrice immense me traumatise de son invisibilité éblouissante, il y a une lumière éteinte qui jaillit à travers le caveau me servant de poitrine et mon torse chante, mon torse saigne des lueurs entêtantes. Mes mains ne suffisent pas à presser ces maux qui coulent entre mes doigts serrés, je ne suis pas assez pour empêcher ces explosions de perpétuelle misère qui suinte la mort, qui sent l’amour et sort du temps. Le manque, comme une lave écoule des heures ardentes à l’intérieur de mon buste qui menaçant de se fendre, n’osera jamais. Quelque chose résiste, un mensonge insiste et la lumière hurle contre les monstres qui me tapissent.

    Je ferme les yeux, mon front s’abattant contre la table dans un silence frappant. Un jour viendra où j’exploserai. Où toutes mes peines, montées sur de grands chevaux, s’évaporeront de mon cœur en suivant cette lueur qui signera ma fin. Une heure viendra où les horloges reprendront. Où le temps se prendra et se faisant court m’anéantira. Une seconde viendra où je mourrai. Où dans un sourire, je le retrouverai.
    J’entends mes souvenirs hurler depuis que leurs cages ont cédées sous le poids de mes regrets et ils m’assaillent tous en chœur, refusant de se taire, de me rendre un sourire ou même un mot qui le referait rire. J’ai plus rien du temps sinon celui d’en vouloir au monde qui n’a pas compris qu’il n’a plus le droit de tourner. Je suis encore accroché à des semaines entières qui sont pas finies, qui auraient pas du commencer. Je vais être déchiré, quand la course reprendra pour abattre toute sa fougue sur moi. Mais je ne saurais avoir plus mal que dans ce présent qui fait peur. Je récite que « Le passé m’attire, le présent m’effraie parce que l’avenir c’est la mort. »

    Me redressant au milieu d’un désert de vie et de son, j’essaie de reprendre le souffle que la douleur m’avait enlevé. Et mes yeux se posent sur un jeune homme aux traits familiers sans l’être vraiment. Peut-être la réponse à toutes mes questions.

    Mes yeux sur son visage l’étudient comme une carte précieuse, cherchant quelque part sur ses lignes l’évidence d’un secret que le monde me cache. Ma torpeur emprisonne mes sens naviguant vers lui et j’entends mon cœur se perdre de battements le rendant confus, minable et inutile de ne rien saisir sinon les écorces qui le ravagent chaque fois qu’il frôle un peu sa mère la vie, partout contre moi. Les épines échappant à son contrôle s’enfoncent chaque seconde plus profondément dans sa chair nue qui avec minutie l’abiment. J’ai besoin d’une langue nouvelle pour dire que j’ai mal, j’ai mal jusque dans mes racines.

    Et puis, je me lève sans me défaire du bras recouvrant mon torse aux cicatrices imaginaires. Silencieux comme la pénombre, je retourne m’asseoir, mais à côté de lui cette fois. Je n’ose pas affronter son regard qui pourrait contenir les clés qui manquent à toutes les cages que mes tortures ont faites se briser, trop impatientes pour laisser la vieillesse les prendre. Mes yeux sur la table butent contre l’absence des mots qui me hantent. Ma voix se brise quand elle éclot pour la première fois de la journée, hachurée par des doutes la rendant rauque, sauvage et sifflante comme un vent d’été. Je provoque mon courage en pinçant ma chair qui s’éveillant rougit un peu. Et puis, me perdant dans l’ombre d’un frère, demande...

─ Est-ce que je peux te poser une question ?

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Shadow
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MessageSujet: Re: « And it was your heart on the line... » • Jake & Jeff   « And it was your heart on the line... » • Jake & Jeff EmptySam 24 Mar - 23:12

Mon sac s'ouvre sur une lignée de cahiers et de manuels. Un étudiant comme les autres, penseraient les passants. Que du papier et des mots. On pense parfois que ça devrait être glorieux d'étudier pour être un super-quelqu'un. Entre les cours, les doutes et les embûches qu'on se pose soi-même, nos corps résistent bien, et nos esprits saturent parfois. Rien qu'un peu de silence et de solitude ne peut calmer. Une grande bouffée d'air frais et je suis prêt.

Depuis la mort de Jason, c'est la première fois où ma vie ne semble pas vide. J'étire mon existence, me trouvant soulagé de savoir à nouveau parler. On me parle très peu d'être différent, puisse qu’ici je suis dans la norme. Ce quelque chose qui me fait oublier des autres sans avoir à m'effacer constamment. Mes réflexions n'arrivent pas à saisir la raison précise de ce changement. Tout a commencé avec Keira, je crois. Quand ses yeux ont commencé à briller, quand elle m'a demandé d'exister. Je n'avais jamais aimé avant. Probablement certain que personne ne pourrait m'apprécier. C'est ironique de réaliser maintenant que j'aimerais Keira même si elle ne m'avait jamais vu. Il y a des palpitations qu'on ressent sans pouvoir les expliquer. Des battements de coeur qui vont voler des papillons. J'ai des monarques plein le ventre quand Keira sourit. Bien souvent, elle ne semble pas réaliser l'effet qu'elle a sur moi, ou sur tous les autres. Cette grâce inconsciente fait d'elle un ange qui foule le sol des hommes. Je pense aussi à Hayden qui a cru en moi alors que moi-même je n'y arrivais pas. Ces jours-ci, c'est plus facile. Je sais que je peux faire bien des choses, que d'exister est moins souffrant qu'avant. Rien n'a de prise sur ma volonté, si ce n'est mes peurs. Je les écarte d'un geste de la main. Plus tard, mes jolies, pas aujourd'hui.

J'attends que la journée prenne son envol. Que les esprits tournent et triomphent. Que nos rêves fassent un pas de plus vers la réalité. C'est si précaire, l'équilibre de la vie. On perds tant de choses, tant de gens. De façons qu'on aurait jamais prédites. Ça n'est pas toujours la mort qui nous ravit ceux qu'on aime. Et certains miracles effacent les peines. Keira est mon miracle. Je lui dirai un jour. . .

Je regarde à droite, et il est là. Preuve vivante que la présence des autres ne me terrorise plus comme avant. J'aurais disparu, j'aurais filé. Plus maintenant. Son regard cherche quelque chose, alors que je trouve dans le sien une fêlure. Un sentier de fissures qui en disent beaucoup. Quelque chose que les mots ne sauraient pas décrire, pourquoi le décrire puisque jamais on en guérit totalement. Alors on attends.

─ Est-ce que je peux te poser une question ?

Maintenant que je sais parler, ça me fera plaisir. Tu peux demander ce que tu veux. Je hoche un peu de la tête, n'étant toujours pas fervent des mots inutiles. Ça, c'est qui je suis, je ne saurais pas être quelqu'un d'autre. On se connaît pour vivre en parallèle. Les mêmes cours, la même ville, les mêmes pouvoirs qui ne sont pas flamboyants de couleurs et de lumières. Peut-être qu'on a plus en commun que je ne le sais. Une force dans ma cage thoracique me fait tenir droit. C'est la première fois que je ne regarde pas derrière moi, lorsqu'un inconnu m'adresse la parole.
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Muse
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MessageSujet: Re: « And it was your heart on the line... » • Jake & Jeff   « And it was your heart on the line... » • Jake & Jeff EmptyLun 8 Avr - 21:18



Si la vie devenait soudainement facile, il nous faudrait lui trouver un nouveau nom. A faire preuve de trop de tendresse, elle trahirait son baptême, reniant ses racines jusqu’aux origines du monde. Si elle devenait belle, je ne la reconnaitrais plus et ne me méfierais pas quand elle approche de moi, renouant avec mon souffle chaque fois que le soleil monte. Pour mourir, il me faut embrasser sa laideur, regarder ma peur en face et avouer à mon propre cœur qu’il ne sait rien, rien du tout, rien des secrets de la mort qui a décidé de me renier.

J’ose lever les yeux, abattu par l’immense poids de deux regards s’adoptant au creux d’une heure que le temps lui-même a oublié de compter. Je le vois hocher la tête alors la mienne se baisse dans un souffle soulagé, triste mais douloureux d’être exaucé. Pressant fort mes doigts tremblants sur mes paupières, je me fais une promesse.
Je promets de ne pas pleurer. Je promets de regarder la vie en face. Je promets d’affronter le regard d’un autre. Je promets de braver mes peurs. Une croix sur mon torse, je jure ne pas mourir avant d’avoir pu retenir sa voix comme un secret sur la nuit des temps. Je fais de lui mon messie, ma salvation et réclame l’impossible, d’une seule, seule, toute seule, question.

D’accord… Ma bouche ouverte accueille tant d’air que de courage. Je joins les mains, les pressant tout contre mon cœur, apeuré à l’idée qu’il n’explose avant l’heure et déverse entre nous un millier de peines déformées par le deuil, couronnées par la mort leur reine et brandissant haut leurs épées ruisselant de mes larmes. J’appuie fort sur le tissu qui fait se tendre la capuche sur mes mâchoires et mes tempes. Et, pensant à mes pertes, renoue avec l'univers, l’appelant par son prénom.

« Jake, comment … ? Pardon, attends… »

Quelque chose m’a envahie la tête, poussant violemment sur mes souvenirs. Ils m’ont submergé, pris d’assaut les yeux et serré la gorge. Je cache la misère qu’est devenu mon visage sous des doigts instables, en abattant les phalanges sur mon front avec une force croissante. Et me répétant « ne pleure pas », impose une retraite aux parasites qui se sont, tout entier, emparés de moi. « Ne pleure pas. » Mon souffle m’étrangle, je suffoque en silence, m’accrochant désespérément à la force qui m’avait pris deux secondes avant. « Ne pleure pas. » De sa réponse dépend ma vie. Mon monde, mon sort. Je dois savoir. J’expulse un soupir chaotique, pensant « ne pleure pas. », tu auras bien assez de temps pour ça.

« Comment… comment est-ce qu’on peut… comment on fait, pour survivre à son frère ? »

Aide-moi, je t’en supplie. Derrière les larmes que je retiens, je te vois. Je t’écoute, je suis à toi. Tu es l’unique gardien de mon corps, le dernier rempart contre lequel bute mon âme. La vie mord son nom, elle a pris mon frère. Aide-moi je t’en supplie, car je l’appelle l’Enfer.

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Shadow
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MessageSujet: Re: « And it was your heart on the line... » • Jake & Jeff   « And it was your heart on the line... » • Jake & Jeff EmptyLun 10 Fév - 14:38

Mes yeux glissent à travers les siens, y trouvant quelque chose d’incroyablement humain, d’intensément blessé. Une curiosité que je ne me connaissais pas est vite remplacée par un écho de son mal, une lente agonie avec laquelle je vis chaque jour de mon invisible existence. Peut-être qu’on ne me voit pas, mais j’existe tout de même. À travers mes joies et mes peines, j’existe. Ça semble si peu, mais c’est assez. Ses yeux ne me laissent pas fuir, ils me retiennent, me creusent l’âme. Je voudrais reculer dans le temps et me forcer à lever les yeux, à ne pas regarder mes pieds constamment. Par peur de ne pas être assez bien, de ne pas mériter leurs regards, je suis certain d’avoir manqué des morceaux d’existence. Des pièces d’un casse-tête qui ne sera probablement jamais complet, parce que j’ai si longtemps refusé de jouer. La vie ne devrait pas être un jeu, on gagne et on perd tous les jours, on avance et on recule, on apprend les règles pour ensuite les briser. Ça ne changera pas, peu importe combien de temps je me cache dans l’ombre.
Je le vois et il me voit. Qui pourrait comprendre à quel point cette situation m’est étrangère. J’imagine que je n’étais pas si invisible que je le croyais. C’était peut-être complètement dans ma tête, qui sait.

« Jake, comment … ? Pardon, attends… »

Je . . . Il connait mon nom, le prononce et l’accepte. Sa voix semble vouloir lui échapper, lui faire défaut. S’il veut s’excuser, il peut le faire, mais pas à moi. J’écoute, incertain de savoir répondre aux questions que la vie pose sur nos chemins. Sait-il que la peine dans ses yeux ne le quittera jamais, qu’elle se dispersera sous sa peau jusqu’au jour où il ne pourra plus vivre sans elle. Ça ne sert à rien de se battre, il faut accepter que certaines choses ne seront plus jamais comme avant.

« Comment… comment est-ce qu’on peut… comment on fait, pour survivre à son frère ? »

Sa voix a tremblé, ses mots se sont échappés. Je voudrais les retenir entre mes mains comme une poignée de sable qui glisse et s’évade plus on tente de la posséder. Mes lèvres n’ont jamais osé formuler cette question, sachant qu’il n’y aurait personne pour y répondre. Ses yeux disent des histoires que les mots ne savent pas raconter. J’aimerais lui dire que tout s’arrange, que les plaies cicatrisent une fois recousues. J’aimerais lui faire croire que les morts reviennent à la vie et qu’il ne nous manquent que pour un temps.

« . . . On survit parce que si les rôles étaient inversés, on voudrait que nos frères aient la plus belle des vies, même sans nous. On survit parce que les jours où ne veut plus vraiment vivre, il faut vivre pour eux. Ça n’est pas moins dur, ça ne fait pas moins mal, mais que peut-on faire d’autre . . . »

Ça n’aide pas, je sais, mais ça ne sert à rien de mentir. Peut-être me croit-il, peut-être se dit-il que c’est que des foutaises. J’ai beau parler, je sais que je ne suis pas toujours si optimiste. Parfois j’enfile un de ses chandails, mets un de ses disques et me dis qu’il est juste là, dans un grand élan de déni. Ils ne sont plus là, mais nous on y est encore, il ne faut pas l’oublier comme je me suis longtemps oublié.
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