- Le sifflement de la démarche rapide du Directeur résonne dans les couloirs du lycée alors qu'il cherche encore des âmes esseulées qu'il ferait se compléter pour une sécurité maximale. Le bruit s'est déjà répandu qu'il ne prenait pas le temps de demander leur avis aux étudiants qu'il repère, ainsi Wild Dancer se met à courir à la seconde où il se fait repérer par le robot qui n'éprouve aucun mal à le rattraper. Il rit quand l'homme de fer le soulève par le col de son vêtement, lisant les informations défilant sous ses yeux mécaniques. "Assistant", lui dit son dossier. Ainsi, il cherche activement un super-étudiant qui pourrait assurer sa protection et ses détecteurs le portent en premier vers Jungle Smile qui ne dit mot lorsque la paire est faite.

- Le robot les informe qu'ils ont pour mission d'arpenter les couloirs du lycée afin d'indiquer à toutes les personnes qu'ils trouveront de se rendre au gymnase sur le champ, un abris devrait y être aménager rapidement.

Je souris toujours, fier de moi, de tenter de réveiller celui qu'il ne le veux pas.
Parce que mine de rien, j'en fais des efforts en ce moment, entre tous ces gens que j'essaie d'amuser, de faire danser.
Ils devraient être content de faire partis du cours du grand Morgan Cox.
Moi, franchement, ça me vanter, ça faire gonfler mes chevilles -ou tout du moins celle qui va bien- je m'éclaterai si je prenais un cours fait par moi.
Un jour faudra que j'essaie ça. Attention, Morgan, on commence par toi !

─ Avec un peu de chance, on tombera sur lui au lieu des autres, et on fera les gros titres. C'est ça, qui m'éclate.

Je fronce les sourcils, et tente de comprendre le sens profond de la phrase de mon compagnon.
Je voulais danser, pas me compliquer, sortir mes griffes et montrer au monde que j'existe pour l'éternité.
Et au lieu de cela je me retrouve à réfléchir sur le fond d'une phrase lancé dans le vent, juste pour faire semblant d'exister à mes côtés.
On raconte bien que Jeffrey est un garçon spécial, pour ne pas dire morbide sur les bords, mais quand même il ne peut pas souhaiter de mourir tué par un gars qu'on ne connait même pas.
Et puis, la vie quoi, la vie, juste le mot jusifie qu'on ne parte pas, qu'on danse jusqu'au bout, jusqu'à jamais.

Alors je choisis l'autre vision des choses pour sa phrase, parce que la journée va être excitante, je le ressens. C'est maintenant.
Je choisis de croire qu'il est autant heureux que moi de vivre cette aventure dont le monde entier se souviendra. Le jour où Wild Dancer a sauvé son lycée tout entier.
Bon ok, s'il le faut vraiment sur le papier on citera qu'il était accompagné, par un de ses amis, un super étudiant (peut être moins doué).

- On fera les gros titres ... je commence à lui répondre pensif. Bon sang j'espère qu'ils prendront une belle photo de moi !

Futurs sauveurs de l'humanité. Je deviendrai super-héro avant même que le mot ne soit prononcé. Allez, on court pour y arriver en premier ? S'il promet de m'aider à avancer pour l'instant, j'ai encore un peu de tems à boiter.
Jeff et Morgan, ensemble pour sauver le monde entier ! Vers l'infini et au delà !

Adieu maman, je mise la vie du monde sur cette journée qui pourrait me voir enfin crever et cesser de saigner encore, et saigner encore. J'imite l'exemple de mon ainé et souille mon âme d'une atrocité tremblante de ne pas être vraie, je me bouffe le cœur à renfort d'une drogue fantôme que personne ne remarque et achève d'une piqure la force de mes bras qui se meurent, qui se mentent. J'invente une maladie qui portera mon nom, le notre, et la fait se répandre en mon corps, devenu l'abime de mes tréfonds. J'espère mourir, à en souffrir.

L'autre peine à marcher quand il ne remarque pas que je suis en train de ramper. Je creuse mon ventre à le faire se répandre au sol depuis des mois et si peu de toi. Je gis à la poussière comme une merde inutile, un broc qu'on serait aller jeter à la misère en pensant la gâter. Une farce, un petit enfoiré. Mourant, et décidé. Je rampe pour ma vie, pourvu qu'elle soit courte.
Ses yeux m'emmerdent de ne pas avoir vu la mort, il ne sait rien et je souhaite à sa tête de ne jamais comprendre. Il se trouve de l'autre côté de la rivière, avec les gens heureux qui n'ont jamais rien perdu et pense que personne ne les quittera plus. Il danse quand mes macabres voisins entrent dans une transe qui les tuera, tous en rythme avec moi.

Rien ne filtre, je m'entraine au néant. Mon visage est comme mort déjà, froid. J'appelle la nature à me pousser en son ventre, réclame sa colère, parfaitement calée sur la mienne. Épouse-moi que je morde ton sein, j'ai pas envie d'un demain. Prends-moi le vide, fous-moi six pieds sous elle et souffle à mes parents que la terre n'est plus seule.
Je chanterai un requiem, si j'en connaissais. J'entamerais avec un élan forcé un murmure qui irait glacer le sang des autres et ferait bouillir le mien de cette recette impure, macabre de n'être bientôt plus rien. Mange-moi putain, envoie-moi vers ton sanglant apôtre qu'il me fasse taire enfin.

Tout le temps, pour dire rien et ça ne nous aidera pas à mourir tu sais. Mais continue, ça nous offre une infime chance d'être repérés. Je m'y accroche à en crever, tu comprends, à cette possible issue, à cette foutue lumière sombre qui déjà attire mes yeux vers la mort. Adieu papa, je projette de me jeter au vent et crois en cette ritournelle qui pourrait me terminer, je veux être plus mort que vivant, m'amputer du monde. Et saigner encore.