Il est calme comme il peux être une tempête. Engorgé d’une tristesse qui lui colle à la peau il se sert d’elle pour ne jamais faiblir au combat. Personne ne saura à quel point il peut avoir mal, à l’intérieur. Sa tristesse ne le rend pas fou, il la laisse de côté lorsque le monde attend de lui qu’il sache briller. C’est un super-héros, juste ça. Super il ne sait plus vraiment, ne le veux plus peut être. Il échangerait sa vie contre un enfant, rendre le sourire à celle qu’il aime, et il sera comblé à nouveaux. Mais à quoi sert de s’envoler, d’espérer, lorsque ses pieds eux, restent bien collé dans cette réalité ? Celle où sa fille lui a été enlevée.

Personne ne sait, et personne ne saura jamais ce que cela peut faire lorsque quelque chose se casse en vous. A l’endroit que même celle que vous aimez ne peut atteindre, comme si la douleur était trop intense, comme si jamais on ne pourrait la réparer. La douleur qui ne s’effacera jamais, celle qui ronge encore après des années. Celle qui vous réveille la nuit, tant vous pleurez. Comme un homme perdu, un simple être humain esseulé.

Et même arracher ses ailes ne sert pas, la douleur persiste encore et toujours comme une brulure gravée jusqu’à la fin des temps. Ils pensent tous qu’un père ressent moins, qu’il ne peut comprendre la mal être d’une mère, parce que c’est elle qui a porté le bébé. C’est elle qui a été plus proche de lui que jamais.

Mais sa fille, Alexander, il l’a porté, pas à l’intérieur de lui, mais à la vérité lorsqu’elle a ouvert les yeux, cette princesse là, elle a fait de son père héros, un roi. Alors lorsqu’elle était là, il vivait. Bien sur, il vivait pour sa femme, aussi, l’amour de sa vie, mais sa poupée pour rien au monde il l’aurait échangée. Il a porté sa fille six années, celles qu’il avait toujours espérées, celle qui sont tellement ancrées en lui qu’elles ne peuvent s’effacer. Dans sa vie, à la vérité, rien est écris à la craie. C’est pire que l’encre la plus puissante du monde, pire qu’un coup de poing reçu par n’importe quel super héros ou même vilains. C’est plus fort que ça, et c’est ce que les gens ne comprennent pas. Cette tristesse là, ne le quittera jamais.

On lui a demandé, peut être des centaines de fois, pourquoi il avait fait cela. Pourquoi arracher ce qui faisait de lui un être exceptionnel, quelqu’un de grand, de différent. Mais même les super-héros ont le droit de souffrir, ce n’est pas parce qu’ils volent, qu’ils sont épargnés, c’est la simple et pure vérité. Il aurait voulu hurler, des centaines de fois, au caméra, d’aller voir ailleurs, filmer quelqu’un avec un cœur bien pleins de bonne intentions et de rêve de pouvoir parfait.
Et son envie de hurler ? Elle est passée, elle est passée comme tout passe, n’est ce pas ? Non, juste pas comme ça, juste parce qu’elle se devait de passer, il montrait tout simplement aux gens qui le soutenaient qu’ils ne le faisaient pas pour rien. Et la souffrance ? La souffrance reste, toujours, mais il a fait face, comme il a pu. Peut être qu’il dirait si on lui demandait qu’il a su l’oublier, parce qu’il était trop dévoué pour ne pas passer à côté, mais ce serait un mensonge fait à l’humanité.

Alexander n’a pas oublié, il n’oubliera jamais. La sensation que l’on a lorsqu’un si petit être s’en va. Lorsqu’on apprend juste à l’aimer réellement, à se dire qu’il est plus intelligent que les autres enfants. A attendre avec impatience ce que sera son pouvoir, et que peu importe lequel cela serait il en deviendrait une fierté.

Alors même s’il continu, cachant son envie d’arrêter, son envie de se prouver à lui-même qu’il a le droit de ressentir cela. Jamais il ne brillera parce que ses yeux ne seront pas là pour le regarder.

S’il le pouvait il serait dans le camp qui serait capable de lui rendre son enfant. Il donnerait sa vie, pour le premier qui inventera la machine pour ramener à la vie. Mais en attendant, il reste dans le camp auquel il a toujours été fidèle. Celui du bien, même si parfois il ne sait plus ce que signifie tout ça. Ô bien sur, il est toujours prêt au combat, contre n’importe quel homme voulant arracher la vie des gens, cependant parfois il aimerait oublier que son propre combat, il ne le gagnera jamais.

Sincerity –Anna Wolfe- : Sa femme, celle qu’il aime plus que n’importe qui. Il aimerait pouvoir effacer sa tristesse, ou alors la prendre sur lui, souffrir deux fois plus pour qu’elle ne le fasse plus. Devant elle, il n’avoue jamais à quel point il est abimé.


Wonderman –Stan Atwood- : Son meilleur ami, celui avec lequel il a fait le plus de combat. Ils se connaissent depuis toujours, ils partagent une tristesse commune d’avoir perdu quelqu’un, mais ne se le disent pas. Dans des cas comme ceux-là, parfois il suffit de se taire pour mieux comprendre.


Lili –Elie Fisher- : Il ne sait pas ce qu'elle attend réellement de lui. Et en réalité, il croit qu'il ne veut pas savoir. Pourquoi ? Il n'a plus la force de regarder les enfants, tant son coeur saigne pour le sien.