Je viens d'un endroit qui respire le soleil, la douceur et la félicité. Un lieu où flotte dans l'air le parfum de la bonté, s'infiltrant dans vos poumons jusqu'à emplir votre cœur de cette paix qui semble vous fuir comme vous refuser de la laisser vous approcher.
Un monde où la curiosité suffit à faire naitre à océan nouveau face à vos yeux hallucinés qui ne savaient jusqu'alors pas où se poser.
J'amène un peu de ma réalité, dans cette vie alternative que je promets de creuser pour mieux la faire valser.
Je suis ce que mon monde a fait de moi, celui qui ne comprend ni notre rêve, ni votre refus de vous en défaire, celui qui, fasciné, ne peux s'empêcher de contempler ce mirage qui vous a aliéné.

Je viens d'une réalité exaltée dont la beauté flirte avec le nom du divin. Un monde dont les teintes lancinantes troublent l'esprit, où la paix épouse les corps et les âmes. Un monde de rires et de larmes de joies, où les cœurs ne savent battre à s'en rompre, s'arrêter ou suffoquer comme votre monde sait les faire ployer.
Ma réalité est empreint d'une harmonie telle que le chaos de votre univers m'écorche tant l'inconnu dont il est porteur m'émerveille.

On dit mon monde bâti à l'image d'yeux si beaux que le ciel en perd de sa superbe, où les mers découlent de l'or de ses cheveux pour avaler vos peines avant qu'elles ne puisse naitre.
On dit que ce monde là, mon monde, n'existe pas, que la mort m'a fauché dans votre monde et que le fantôme de la femme de ma vie a crée un Paradis, faute de savoir me laisser partir.
On dit que mon Ella n'est pas, qu'il n'existe plus d'elle que l'ombre flétrie d'une femme brisée parce que déchue d'avoir trop aimé.

J'ai été arraché de ma réalité par un flash d'une violence inouïe, et mes yeux ont su capturés l'espace d'un instant un regard d'un vert si profond que j'en rêve encore les nuits. Transpercé par des prunelles aussi inconnues que douloureuses, j'ai découvert ce rêve dans lequel vous vivez, et que vous nommez réalité.
Vos matins de printemps y sont plus froids et plus violents que la bise qui fait danser les feuilles des arbres qui composent le paysage de mon univers. Le soleil y est aussi aveuglant et agressant, qu'il sait être chantant, dans mon monde à moi. Les larmes sont plus déchirantes encore que les cris qui font trembler vos âmes et les font saigner de ne pouvoir que subir. Dans un ballet de métaphores torturées, d'exaltations démesurées, vous vivez des plaisirs aussi intenses que vos peines sont violentes.
Quittez votre rêve, et rentrez avec moi. L'éternité ne vous attendra pas.

Les vents d'ici murmurent et chantent au son d'une symphonie aussi belle que triste. Ils fascinent par les voix, les cris et les vies qu'ils portent en eux. Tout y est trop vif, trop brûlant, trop fascinant pour ne pas être l'œuvre d'un mirage contrôlé par un bourreau qui ne cherche qu'à vous aliéner.
Elle promet des montages russes faites de montées renversantes et de descentes transcendantes.
Elle chuchote à mon âme que les frissons, la passion et le feu l'habitent et le rythment. Que les chants d'ici n'ont d'égal que les hurlements d'agonie.
On s'enflamme d'un peu partout pour en vanter les mérites. On y souffre, pour mieux savourer des saveurs étrangères à mon univers.

Rêve ou réalité, les saisons se revêtissent d'une couleur inédite qui charme mon esprit. On me vend un monde, dans l'espoir de me voir l'embrasser, et d'en faire ma réalité.
Mon monde, l'autre monde. Le vôtre.
Vive le monde.

S'il fallait choisir un camp, je choisirais celui capable de vous sortir de votre torpeur, pour vous faire ouvrir les yeux sur le monde qui m'a enfanté. Celui où les larmes ne sont inutiles et les maux étouffés avant même d'avoir éclos dans vos esprits.
Mon camp, c'est le monde, tel que je le connais.