AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  



 
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Puppy Doll
Puppy Doll


Nombre de messages : 130

├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] Empty
MessageSujet: ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ]   ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] EmptyJeu 28 Avr - 5:54

Mes cheveux noués, cachés au monde par une capuche censée me protéger de la brume qui s'abat jusque dans les cieux, je déambule dans un lieu inconnu, guidée par mon cœur qui bat comme jamais, conscient de la douloureuse proximité de sa moitié.
Si proche, si proche que je pourrais à chaque instant la croiser. Si proche que mon âme s'embrase de se sentir à quelques souffles de son unicité retrouvée.

Je me suis envolée vers toi aujourd'hui, ma Lilith. Pour te retrouver, comme je l'ai promis, comme je le promets de chacun de mes souffles, qui te sont tous destinés.
J'ai guetté pendant des jours et des semaines, le bus qui passait chaque matin, devant la maison de cette fille, que je ne connais en rien. Je l'ai suivi, écouté, jusqu'à savoir qu'elle était dans cette école haut perchée, que chaque jour, elle avait, elle aussi, la chance de te côtoyer.
Et aujourd'hui, j'ai saisi ma chance, sans savoir vraiment ce qui m'attendrait, sans certitude d'avoir ce que mon cœur désire le plus depuis... oh ma Lilith, depuis qu'ils nous ont séparé.
Parce qu'aujourd'hui est notre jour, ma belle, et que personne ne saura nous le ravir.

J'ai souris doucement, le cœur vibrant, à tout ceux qui ne voyait en moi, que l'écho de celle qui leur faut admirer, serrant contre mon cœur le symbole même de son talent, cette invention miraculeuse crée à la couleur de son cœur, pour en faire battre un autre, presque aussi pur, pour longtemps encore. Ma merveille, chacun d'entre eux n'a vu que ton reflet, dans l'ombre de mes yeux.
Tout a été si simple, si facile que j'en ai frémi, tremblante de savoir que même le ciel ne sait protéger ses anges contre les intrusions étrangères. Aucun d'eux n'est protégé, jamais.
Sont-ils donc à ce point inconscients de sa préciosité qu'ils ne font rien pour la protéger ?

Son existence chargera vos histoires de papier. On s'enflammera encore, dans des années, de savoir que cette terre à su voir naitre et grandir l'héroïne qui les aura tous sauver, qui aura su faire du quotidien de leur esprits mutilés, une vie rendue plus belle par la seule force de son génie incontesté.
Elle sera la plus belle des héroïnes, et jure de ma vie qu'il ne peut qu'en être ainsi.

Mes mains froides enflamment le brouillard, les nuées, cette terrible injustice qui a su nous séparer. Je marcherai sur du verre brisé pour tout réparer. Rien de saurait entraver mon dessein aujourd'hui, tant mon être cri son besoin de te retrouver. Rien n'écorchera ce chemin dessiné de mon cœur jusqu'au tien.
Le temps des larmes est révolu, désormais. Ma Lilith, pour toi, j'épouserai l'enfer et défierai le diable. A compter de ce jour, et pour toujours.

J'ai dix sept ans aujourd'hui. Et mon plus beau cadeau détient une paire d'yeux jumeaux aux miens, illuminée par les plus belles teintes de cette humanité dépoussiérée depuis elle. Le plus beau de des cadeaux renferme en son sein la moitié de mon cœur, de mon âme, de celle que je suis. Elle explique, de son existence seule, la raison qui fait de moi un être en vie.

Trois coups, contre une porte de bois. Puis, le silence.
Qu'un vœu me la rende, enfin.

Joyeux anniversaire, ma Lilith.
Revenir en haut Aller en bas
Directeur Tobias Jacob
Directeur Tobias Jacob


Nombre de messages : 12

├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] Empty
MessageSujet: Re: ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ]   ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] EmptyMer 4 Mai - 15:09



Son imposante carcasse de fer dressée au centre de la pièce, la révolution robotique ménage ses circuits et les échauffe lentement. La journée commence et se terminera pour lui lorsque le dernier corps de ses étudiants dormira profondément. Passant en revue les programmes de la journée, il imprime sur l'envers de ses rétines une liste exhaustive de ses devoirs. Sa période d'essai culmine autour d'un point unique, l'essayant à une autonomie sous réserve. Ses batteries chargées, il déboite sa jambe de fer du support qui maintenait son corps debout, figé des heures durant. Libéré de son immense machinerie, son chargeur, il exécute le premier ordre commun à toutes ses journées et retourne la machine, lui rendant son apparence de bureau. Le dispositif camouflé par un faux bois ciré, domine la vaste pièce.

Le géant de fer projette son ombre sur un miroir qu'il ne voit pas, présent par commodité. Il ignore la fonction matérielle, quand ses orbites mécaniques ne sont capables de s'orienter que sur la valeur de la chair, qu'il sait précieuse et délicate. Ces enveloppes charnelles enferment un bouillonnement perpétuel d'émotions qu'il comprend sans les partager, faisant de lui une figure extra humaine, non influençable.

Alors qu'il est sur le point d'enclencher le déroulement de sa première tache, un bruit se fait et interrompt le processus. L'imprévu étant une partie intégrante de sa science, il compose avec les éléments livrés à sa disposition, jamais surpris par les comportements adolescents qu'il connait et étudie sans relâche. Les sentiments qui gouvernent les esprits humains agissent de manière constante sur leurs cœurs, qu'ils croient être la cause de leurs émois, quand le contraire lui parait pourtant évident. Il lui fut appris à taire certaines vérités, afin de facilité le séjour émotionnel des jeunes gens vers les Héros qu'ils deviendront.
Reportant son premier ordre, il le place en attente et sélectionne un de ses très nombreux mots pré-enregistré, laissant résonner dans la pièce immaculée, un sonore « Entrez. » » dont on ne percevra pas le mécanisme silencieux.


Dernière édition par Directeur Tobias Jacob le Ven 2 Sep - 2:10, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Puppy Doll
Puppy Doll


Nombre de messages : 130

├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] Empty
MessageSujet: Re: ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ]   ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] EmptySam 21 Mai - 10:16

Les secondes m'écorchent lentement, viennent à bout de ce calme de composition dont s'était revêtit mon regard. Mes yeux dansent, frénétiques, accrochant mon cœur à une chevelure brune qui me renvoie à la sienne, à une démarche dont la grâce semble l'écho de celle de ma jumelle. Toute la volonté du monde embrasse ma rengaine, qui s'égraine au rythme d'un tempo d'une ampleur nouvelle, rassérénée par un espoir qui me brisera bientôt, s'il ne sait devenir vrai.

Chancelante au son d'un « Entrez. » étouffé par une porte qui semble, plus que jamais, teintée aux couleurs de mes rêves les plus sacrés, je traine mes songes jusqu'à cette voix qui pourrait, en un murmure, m'achever.
La pièce, d'un immaculé presque clinique, m'arrache au fil de mes pensées, tant elle paraît crée pour me voir la détester.

Mon regard finit par transpercer le sien, et je mords ma langue qui claque doucement mon palais de ne savoir que faire. Elle s'emballe de ne connaître les raisons d'une impatience qui me transperce, de ne comprendre pourquoi mon discourt m'a été arraché, et tremble de ne pouvoir hurler au vent de le lui rendre.


    - Monsieur le Directeur.


J'esquisse un mouvement de tête discret, habitée par le sentiment d'être face à un être qui, souverain, décidera de ma survis, ou de mon trépas. Le ciel se joue de moi, crient mes pensées qui n''en reviennent pas. On pose face à moi un homme qui semble indisposé à comprendre mon cœur et le sien, le lien qui lie ma vie à la sienne depuis que sa naissance à succédé la mienne.
Un robot, disent certains. Une machine sans conscience ni âme, un automate dont la mécanique parfaitement huilé protégeant les futurs étoiles d'un monde qui se plait à les admirer.

Je pris doucement un illuminé, un gourou, un dieu inexistant pour que, lors de sa création, on lui est enseigné les sentiments. Qu'il comprenne le jumelage de mes souhaits, ressente le crime dont il est coupable face à mon âme amputée.
Suspendant ma volonté dans l'ombre d'un demain qui ne me verra plus crever de ne pas être avec elle, j'espère. La grâce mécanique d'un nouveau lendemain, plus beau, parce que jumeau du sien.


    - Navrée de vous déranger...


Je mords ma lèvre qui brûle sous l'aigreur de mon mensonge. Je mentirai à la vérité elle-même, jusqu'à ce que vous me la rendiez.
Libérant mes cheveux de la capuche qui les retenait prisonniers jusque là, je tremble d'une rage contenue qu'avec peine. Qu'il regarde mes yeux, nés pour refléter les siens. Qu'il voit, accroché à mes lèvres tremblantes, l'ombre d'un sourire crée pour répondre au sien.
J'ai sous la peau l'écho de son rire, porte l'odeur de ses larmes, gravée en filigrane sur mon âme.


    - Je m'appelle Sephora Anderson et souhaite que l'on ne rende ma sœur.


Et je jure de devenir furie, d'incendier le ciel si demain me condamne encore à crever lentement les pieds sur terre., si loin d'elle.


Dernière édition par Sephie le Ven 2 Sep - 3:59, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Directeur Tobias Jacob
Directeur Tobias Jacob


Nombre de messages : 12

├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] Empty
MessageSujet: Re: ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ]   ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] EmptyVen 2 Sep - 3:43




La porte pourrait tout aussi bien ne pas exister, la chaleur émit par le corps de l'étrangère irradie ses rétines infrarouges d'une couleur écarlate. 17 ans, environ 1m57 et un cœur qui bat plus fort que la moyenne en ce début de matin paisible. Le Directeur d'acier fouille rapidement sa mémoire ; on lui a fait étudier des films pour qu'il s'imprègne des attitudes humaines, alors il prend en exemple la patience et s'installe derrière son bureau sans chaise.

Douze secondes passent pendant lesquelles il prépare une réplique de Brando, parce que c'est la posture du Parrain qu'il a choisi d'adopter. Respect, peur et discipline dirigent sa main sur les bajoues qu'il ne possède pas. Rivé dans une posture absurde, il semble flotter contre un dossier invisible qui soutiendrait en chancelant sa nonchalance toute étudiée. La jeune fille entre enfin et il chauffe ses circuits d'un vrombissement inaudible, prêt à parler.

    - Monsieur de Directeur.


S'il avait été humain, il aurait été contrarié. Mais l'acteur ne le fut guère plus que lui dans la scène qu'il continue à jouer. Magnanime, il se sent prêt à écouter une longue tirade, cette supplique qui implore son aide et réclame vengeance, justice et réparation. Pas forcément dans cet ordre. Hautement plus imposant que l'homme qu'il imite, il se projette dans un décor tout étriqué qui sent les grosses chaleurs d'été. Dans son dos, une musique résonne et il se souvient qu'on marie sa fille aujourd'hui. Il sait qu'un sicilien ne peut rien refuser en un jour si sacré. Le robot s'approche du rêve, il aura trop étudié la télé.

    - Navrée de vous déranger... Je m'appelle Sephora Anderson et souhaite que l'on ne rende ma sœur.


Les dialogues ont, semblent-ils été réinventés pour s'accorder à cette réalité. Cette doléance lui semble légitime de prime abord, noble et en accord avec le film qu'il a choisi de dupliquer. Ses traits automatisés ne trahissent aucune émotion, puisqu'il n'en a pas, mais il s'autorise à cligner des yeux deux fois, pour ne pas déranger l'enfant qui le dévisage.
Lilith Anderson, décryptent ses rayons en lisant ses contours sans qu'elle ne s'en aperçoive. Super-étudiante - Alias : Miss Gadget. dans la version prévue des faits à venir, la fille ne lui mentait pas. Alors il reprend le fil de la conversation et bute sur les mots-clés "Sephora Anderson". De nouveau, un léger vrombissement parcoure ses fibres alors qu'il déclame d'une voix monotone de stentor :

    « Votre sœur, Lilith Anderson. Super-étudiante, alias : Miss Gadget ? »


Il ne marque pas l'interrogation en levant la voix, sa phrase demeurant parfaitement plane, soporifique. Décelant un élément perturbateur, il s'en saisit, l'isole pour le traiter. "Que l'on me rende ma sœur". Sa mémoire vive lui apprend que Lilith Anderson, Super étudiante à l'alias : Miss Gadget n'a pas été enlevée, que son dernier passage à l'infirmerie remonte à plusieurs mois et qu'elle se porte aussi bien qu'une jeune fille de 17 ans, 1m57 et un cœur plus gros que les autres puisse se porter.

    « Personne ne l'a kidnappée. »

Revenir en haut Aller en bas
Puppy Doll
Puppy Doll


Nombre de messages : 130

├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] Empty
MessageSujet: Re: ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ]   ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] EmptyMer 7 Sep - 23:37

    « Votre sœur, Lilith Anderson. Super-étudiante, alias : Miss Gadget ? »


Je tique au son de sa voix, incertaine quant à l’attitude à avoir face aux maux qui se déchainent en moi. La colère, première de toutes mes peines, se voit transcendée d’une ardeur nouvelle, face à ce visage de fer d’où nulle émotion ne perce. Ailleurs essoufflée de ne savoir contre qui se tourner, elle embrase ici mes veines et épouse mon cœur qui craque comme elle s’enflamme d’avoir enfin trouvé un visage à condamner pour me l’avoir arraché.


    « Personne ne l'a kidnappée. »


La frustration ensuite, suivante d’une longue liste, tord mes tripes d’une agonie qui saigne mon âme à blanc, repeint la scène aux couleurs de mon sang, avide de savoir s’il faut mourir maintenant, ou espérer encore un instant. Et la douleur, reine d’entre toutes, étend son pouvoir sur chacune de ses comparses, nourrit chacune de mes rengaines qui se déchainent contre l’homme de fer, mercenaire coupable de la naissance de chacune d’elle.

Mais je mords ma lèvre pour taire les milles atrocités qui vrillent ma langue et brûlent de ne pouvoir se fracasser contre le métal de son être, tant je sais que les sentiments ne sont pas l’affaire des robots. Tenter d’expliquer la souffrance de se savoir ainsi amputé à une boite de conserve serait d’un incongru semblable à celui de demander à un aveugle de nous décrire la couleur du ciel.
A-t-on jamais demandé pareil prodige ?

    - Si. Vous. C’est votre sacro-sainte institution qui me l’a arraché.


Et a-t-on jamais demandé à un corps de continuer à sentir, aimer, briller et vivre, lorsqu'il ne reste de lui rien de plus qu'une carcasse morne et sans vie ? A-t-on déjà arraché à mains nus un cœur palpitant d'une poitrine, gageant que les deux entités, ainsi amputés, parviendraient à continuer d'exister ? A-t-on un jour, au nom de la plus égoïste des thésaurisations, séparé d'un homme l'or de ses jours, la richesse de ses nuits, faisant fi de sa survie ?


    - Et je n’irai nulle part sans elle, à compter de cet instant.


Je ne bougerai pas et tout, de mes poings, douloureux d’avoir été trop serrés, pressés contre mes côtes, à mes yeux porte cette vérité jusqu’à. Je resterai, au nom de mon égoïsme, et le bonheur des miens.
Pour ma mère, dont le cœur d'or saigne lentement à l'idée de nous savoir nous aimer telles que nous sommes nées, de nous voir incapable de vivre séparées sans en pleurer.
Pour mon père, ce héros, et mes rires un peu faux qui écorchent les siens tant le manque d'elle m'aliène. Pour la douce folie qui lui fait griller ses cigarettes en secret la nuit, rongé par l'impuissance de ne pouvoir agir contre les démons qui oppressent ses filles.
Pour ma sœur, reine parmi les reines, dont la moindre cicatrice apposée sur son âme parfaite reste et demeure une offense faite au ciel. Pour la promesse faite de toujours veiller sur elle, la protéger et l'adorer comme moi seule sait l'aimer et l'aduler.
Pour eux, et pour moi. Je ne bougerai pas.
Revenir en haut Aller en bas
Directeur Tobias Jacob
Directeur Tobias Jacob


Nombre de messages : 12

├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] Empty
MessageSujet: Re: ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ]   ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] EmptyJeu 9 Fév - 17:38



La machine passe en revue les interventions que le protocole monté pour elle l'autorise à faire. Si l'enfant pose plus de trois questions auxquelles il n'existe pas de réponses préparées, elle sera autorisée à faire appel à un être humain pour créer entre eux une interaction que des sentiments comprendraient. Pour l'instant, ses circuits exécutent des mouvements pantins imitant parfois ceux de son interlocutrice afin de faciliter l'échange. Il cligne des yeux, de temps en temps et motive son visage de micro-expressions qui échappent toutefois à la plupart des étudiants.

L'effet de possession ayant interloqué ses études demeure le maitre de ses pensées presque chimériques. "Que l'on me rende ma soeur" marque toujours une erreur. Personne ne l'a prise, puisque personne ne la possède, pas même l'école qui aujourd'hui la protège. A l'infinie patience qui compose ses traits se mêle un air ennuyé dont il n'a pas conscience et il traite mentalement les meilleures expressions en sa possession, au lieu d'écouter.

    - Si. Vous. C’est votre sacro-sainte institution qui me l’a arraché. Et je n’irai nulle part sans elle, à compter de cet instant.

Un homme noterait la détermination dans la voix de l'enfant. Lui y perçoit des intonations changeantes où se croisent diverses émotions qu'il se sait incapable de reproduire depuis le fond de son mécanisme bien huilé. Il pourrait peut-être crier, s'il essayait.
Clignotant entre de multiples informations, une horloge numérique indique à ses rétines que sonnent la huitième heure du matin. Il dispose de cinq minutes trente pour effectuer une ronde complète dans le lycée avant de s'assurer jusqu'à la dixième minute que chacun est entré dans la classe censée l'accueillir. Il entreposera les éventuels contrevenants dans une salle sous surveillance avant de retourner dans son bureau où il imprimera un rapport aussi long que minutieux sur les détails de son intervention.

Il se lève, sa carrure de fer plombant les murs immaculés de son ombre écrasante. L'entretien est terminé, puisqu'il ne l'a absolument pas compris. Il rédigera le compte-rendu de cet échange inutile, puisqu'il ne peut faire autrement, et le rendra à l'administration dont la tête est un homme-chien.

Posant avec mesure une main contre l'omoplate de la jeune fille, il l'oblige avec douceur à avancer en direction de la sortie, avant que ses capteurs ne sentent une source calme de chaleur de l'autre côté de la porte fermée qu'il décide d'ouvrir alors.

    « Jacob, you useless piece of iron shit... »

__________________________________

James Davids

Spoiler:

James Davids, le chien de chasse au rire mort, bourre de la sienne l'épaule du robot que le choc fait se retourner vers le cœur de la pièce. S'il souffre un tant soit peu de la collision, il le cache admirablement. De sa démarche se dégage une nonchalance insultante pour le reste du monde. Posé, il semble que ses sens soient en ébullition constante, faisant cramer son sang jusque dans ses veines qu'il a toujours tendues. Il pue l'autorité, l'extrême, le mystère, le sexe et le danger de son charme désabusé que ses yeux capturent. Une seconde il attarde son regard sur la môme que la machine touche encore.

    « I had to smell her myself. You could tell from half a mile the girl was upset. You tell me now, Terminator, how come you didn't call for me the very moment you knew a stranger had entered my school ? »

Ses consonnes rugissantes auraient agressé n'importe quel tympan si elles n'avaient pas été baignées de cette douceur calme et effrayante, plane parce que parfaitement contrôlée. Bien que moins grand que le robot, il le domine d'une évidence qui n'échappe pas à la machine aux traits impassibles. La rhétorique échappe à l'engin qui cherchant les mots justes trop longtemps finit par se taire, se sachant diminué sur un terrain que l'humain possède. Une injure posée en évidence entre les yeux las de James Davids met un terme à cette guerre silencieuse qu'il remporte sans gloire. « Let the girl go. » lâche-t-il, agacé par la tenue de la boite de conserve censée lui servir de bras droit.
Il siffle un dédain moqueur en lisant dans ses prunelles de taule que Jacob hésite entre les ordres contraires que cette journée applique déjà sur lui, faisant s'évaluer ses allégeances entre elles. « Damnit, I said to let her go. » tranche James en retirant la main robotique du dos de la jeune fille, alors qu'elle semblait sur le point d'y parvenir seule. La vision lui arrache une envie de sourire à laquelle il ne succombe pas, la contemplant toutefois du regard. Tirant une chaise qu'il vient poser devant le bureau, il s'adresse à la gamine que ses sens jugent fiable.

    « Assieds-toi... »

Reportant son attention contre le robot qui égraine encore ses missions et le retard qu'il accumule les concernant, James soupire un truc chien. La machine s'anime avec un empressement étranger tant elle fut lente jusqu'alors et récupère dans sa taule un bout de papier. Une enveloppe sortie de l'endroit où se seraient trouvées ses côtes s'il avait été un Homme. Il annonce de sa voix monotone et somnolente qu'il avait pour ordre de remettre ces mots à James en personne, sans en mentionner l'existence à quiconque. Les cérémonies empreintes dans ses manières achèvent la patience de James qui le pousse dans le ventre du couloir que la porte ouverte expose encore. « Demande permission de rester. » demande le robot sans une once de vie. Lui arrachant la lettre d'entre les mains sans la regarder, James cale sa paume contre le battant de la porte. « Denied. Now just go put some oil on those creepy joints of yours, will ya ? » il jette un œil à l'enveloppe que ses doigts détiennent et un empressement teinté de colère éclate contre sa voix rauque quand il reconnait l'écriture épelant son nom « Why didn't you give it sooner, dumbass ? God I'm glad you can't breed ! You know what, just go. Fly if you can and if you don't ? Just do us all a favor and practice from a cliff. »
Sa douce agression se tempère alors que la porte claque contre le visage fabriqué du robot qui est surement déjà loin, occupé à remplir ses petites missions de la journée. Les yeux et pensées de James un instant s'attardent contre le papier qu'il serre avec force avant de se retourner vers la gamine assise, au milieu de la pièce. Il avance, chien, et s'assied sur son bureau en gardant la lettre sous sa main qu'il sent fébrile. Ses sens cernant sans pudeur les émotions de la jeune fille, il la regarde tandis qu'elle existe. Et puis cède à l'impatience, commençant par le commencement.

    « Comment es-tu entrée ici ? »




Revenir en haut Aller en bas
Directeur Tobias Jacob
Directeur Tobias Jacob


Nombre de messages : 12

├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] Empty
MessageSujet: Re: ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ]   ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] EmptyVen 10 Fév - 0:21



Sephie « J'ai pris le bus ? »
James « T'as pris le bus. Elle a pris le bus... Et t'as miraculeusement volé jusqu'au bureau de la boite de conserve ? »
Sephie « Si je savais voler, je n'aurais pas pris le bus. »
James « Est-ce que ta soeur t'a aidé à taire les alarmes du lycée ? »
Sephie « Assez archaïques, en passant, vos alarmes... »
James « Cut the crap, et réponds à ma question. »
Sephie « Qui d'autre ? »
James « J'aurai à lui parler. Qu'est-ce que tu sais faire, hormis prendre le bus et ramper sous des alarmes obsolètes ? »
Sephie « Rien, je suppose... Mon seul et unique don, c'est ma sœur. » ... « Nous sommes nées ensemble. Nous avons grandi, appris, pensé et évolué ensemble, de la même façon que nous mourrons surement ensemble. Je ne suis pas Lilith, je n'ai pas le moindre don susceptible de vous intéresser... Mais sans moi, elle n'aura jamais que la moitié du sien. »
James « Et j'imagine que tu espères me faire bousculer l'ordre établi ici depuis des années pour servir de coach à ta soeur ? »
Sephie « Non, je m'imagine vous faire bousculer l'ordre établi ici depuis des années parce que votre maudit ordre est une connerie, parce que ma requête est d'une légitimité absolue et que je ne sortirai pas de ce bureau tant que vous n'aurez pas troqué votre flegme ridicule pour un peu d'empathie. Alors allez vous acheter une conscience, voir même un cœur, lisez votre foutu papier ou brûlez-le, mais je ne bougerai pas d'ici avant que l'on me promette de me rendre ma sœur. »
James « Tout ce chemin pour une promesse ? » ... « Je crois que ce "foutu papier" parle de toi. D'elle aussi, on dira que je le sens. Mords-toi la langue, petite. Le suspens est à son comble. »
Sephie « ... »
James « Un mot, et tu es dans le premier bus-retour. »

Sadie Hope a écrit:
Mon cher James, Mon ami, Mon allié.
Je t'écris en cet après-midi perdu, sans vraiment savoir à quand remonte notre dernière rencontre. Ta présence fut très appréciée aux funérailles de mon fils, toute autant à mon ancien poste. Tu es le seul à qui j'aurais confié mes enfants les yeux fermés. Ta présence rassure mon coeur de mère et j'espère que tu es heureux d'y être. Entre deux malheurs, je t'écris pour te faire part d'une situation qui me brise le coeur. J'avais comme projet de réparer ce qui peut l'être et de faire de Savior High un endroit où les familles ne sont pas fragmentées. Toi, tout comme moi, sait à quel point notre équilibre est fragile. C'est donc en mon nom que je te demande de faire une exception à la règle, de reconstituer les moitiés d'un même coeur. Pour Timmy, qui aurait tout donné pour ne pas être séparé de Jimmy. Pour Jey, qui se meurt chaque jour sans son frère. Pour les moments qui comptent, puisse-t-on les compter et les chérir. Deux jeunes femmes ne peuvent vivre l'une sans l'autre. Lilith, notre imaginative au grand coeur et sa soeur, Sephora, qui est tout aussi unique, j'en suis certaine. Réunis les Anderson, soeurs, jumelles, entité. Fais ce que tout coeur bon ferait ; redonne leur la plus belle des raisons de sourire. Le temps est si fragile. Il ne faut pas le gâcher. Je te fais confiance, sachant que tu y accordera ton attention immédiate. Merci, de tout coeur.
Sadie.

Sephie «... alors ? »
James « Alors on dirait qu'il va te falloir un nouveau nom. »
Sephie « Un nouveau nom... et vous de nouvelles alarmes. »
James « Il vous faudrait partager une chambre, dans un premier temps... »
Sephie « Rajoutez un oreiller, ce sera parfait. »
James « Et tu devras continuer à aboyer plus fort que mes autres grandes gueules. »
Sephie « Aboyer, ok. J'ai le droit de mordre, aussi, temps qu'on y est ? »
James « Tu ne me manqueras plus de respect. A compter de maintenant, tes privilèges deviennent un point dans un règlement que, comme les autres, tu suivras. »
Sephie « Aboyer sur tout le monde sauf vous, noté. »
James « Un problème, un ennui, un manque, une douleur, n'importe quoi... tu te rapportes à moi. Également valable pour Lilith. »
Sephie « Démasqué. Je savais que vous étiez un tendre, au fond. »
James « Ne l'ébruite pas, j'ai une réputation. » ... « Ta soeur et toi assurerez la mise en place d'un nouveau système de sécurité. Cadeau de bienvenue. »
Sephie « Oui, chef. A vos ordres, chef. Vous pourrez même inviter les imbéciles qui l'ont mit en place à la base, qu'on leur explique un peu leur boulot. Promis, j'aboierai. »
James « Parfait. Un membre de mon équipe ou moi t'accompagnera chercher des affaires chez toi. Il nous faudra le consentement de tes parents. Pour l'instant, je m'occupe de la paperasse et tant que je sache, ils t'ont conduite ici de leur plein gré. »
Sephie « Ils seront d'accord, ils le sont déjà. Je vous ramenerai un joli papier, avec autographe et tout ce qu'il faut. »
James « Très bien. J'oublie des détails, on se chargera de tout t'expliquer sur le chemin jusque chez toi. Mais tu dois déjà tout savoir de notre connerie d'ordre. Avant tout, je me charge ce matin de te rendre ta soeur. Monstre sans coeur que je suis. Et une dernière chose. Tu m'écoutes ? C'est important. »
Sephie « J'écoute. »
James « Tu es ici grâce à Sadie Hope. Pigé ? »
Sephie « Sadie Hope... Pigé. Vous avez une adresse où la trouver ? »
James « Tiens. Tu as une heure pour aller où tu veux, ensuite j'envoie quelqu'un t'attendre à l'arrêt de bus. Tu rencontreras tes professeurs à ton retour. »
Sephie « Une autorisation d'absence d'une heure au nom d'Anderson, c'est négociable, chef ? On a des alarmes sur lesquels il faudrait qu'on bosse d'urgence vous comprenez ? »
James « Accordée. » . . . « Maintenant dégage avant que je m'habitue à toi. » . . . « Au fait. Bon anniversaire. »
Sephie « Merci, chef. »

Revenir en haut Aller en bas
Directeur Tobias Jacob
Directeur Tobias Jacob


Nombre de messages : 12

├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] Empty
MessageSujet: Re: ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ]   ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] EmptyVen 10 Fév - 1:05



James « Forrest ? Lâche ce canard, on a besoin de toi. » ©
Forrest « Oui ?? »
James « La rentrée dernière, l'école a recruté Lilith Anderson, que tu as appellé Miss Gadget, mais elle a une soeur jumelle dont on l'a séparée. Est-ce que tu le savais ? Rien qu'un mot, est-ce que tu l'as su ? »
Forrest « Vaguement... Peut-être que Miss Gadget l'a mentionné une ou deux fois... par cours. »
James « Tu aurais du me le dire dès que tu l'as su. J'imagine que tu n'es pas le seul ? Non, laisse tomber. Forrest, laisse tomber ce canard. »
Forrest « Ne t'en prends pas à mon canard, il n'a rien à voir la dedans. » ... « Canard posé. J'ai un rôle particulier dans l'histoire de Miss Gadget ? Parce que promis, c'est pas moi qui les ai séparées ! »
James « ... Sa soeur, la voici. Sephora Anderson, qui rejoint à cette heure Savior High, sa soeur et ton enseignement parmi les autres. Sous ma responsabilité, elle devient ce qu'elle choisira d'être et rattrapera le retard que son absence a causé. Elle devrait se mettre à niveau à la vitesse d'une Anderson. N'est-ce pas, puppy ? »
Sephie « Affirmatif, chef. »
Forrest « Félicitations, Sephora Anderson ! J'imagine qu'il te faut un nouveau nom, quel est ton pouvoir ? »
Sephie « Ma soeur. »
James « On me l'a décrite comme unique. Digne moitié de Lilith de qui elle n'aurait jamais du être tenue éloignée. Brode-nous un quelque chose à leur hauteur. Et toi, aboie si ça ne te plait pas. Tu as ton mot à dire. »
Sephie « Un tendre... »
Forrest « Unique, moitié, hauteur... Demi-Lune ? »
Sephie « Il est vraiment sérieux ? » - « Véto ! »
Forrest « Ah oui, tiens, Véto, c'est pas mal non plus... »
Sephie « J'ai eu autorisation de mordre aussi.... Non ? »
Forrest « Seulement si tu n'aimes plus tes dents. »
Sephie « J'peux bouffer le canard, sinon. »
Forrest « A moins que ce soit lui qui te mange... Sérieusement, James, c'est la jumelle de la gentille Miss Gagdet ? »
James « Shut the hell up, both of you. Forrest, si rien ne vient organise un cours et fais de ce nom une priorité pour tes élèves. Offre-leur des oeufs de caille en récompense, démerde-toi tant que tu me le trouves au plus vite. »
Sephie « Permission d'aboyer ? »
James « A moins que ça ne concerne ton nom, non. Pas sur Forrest. »
Sephie « Accordée, donc. »
James « Accordée. »
Sephie « Choisissez-en moi un, vous. Un truc qui a du chien, j'aboie, n'oubliez pas. »
James « I don't usually pick someone's name but you look like a doll, puppy. »
Forrest « Héhé Puppy Doll ! Le canard est d'accord, je suis d'accord. Je te baptise Puppy Doll, jumelle démoniaque. Maintenant va-t-en, avant que mon canard ne te bouffe. »
James « Puppy Doll ? »
Sephie« ... Puppy Doll. »
James « Super-étudiante ou Assistante ? »
Sephie« Assistante. La sienne, toujours. »

Revenir en haut Aller en bas
Puppy Doll
Puppy Doll


Nombre de messages : 130

├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] Empty
MessageSujet: Re: ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ]   ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] EmptyVen 10 Fév - 4:31



[...]


« Comment es-tu entrée ici ? »

Je ne sais plus rien, semble avoir tout oublier. Le robot, mes haines, mes colères, mon nom et tout le reste. Je ne sais plus rien, jusqu'à en avoir oublier comment trembler, comme mouvoir mon visage pour l'ombrer de respect. Ne connais plus les couleurs ni même l'odeur des saison, ne sais pas qui il est, et en oublie qu'il appartient tout entier à un empire assassin qui fait se fendre les âmes en deux pour mieux les séparer. « J'ai pris le bus ? » je crois. Je ne sais plus rien, ne suis plus qu'une rengaine. Celle qui hurle encore à mon oreille : Lilith, Lilith, Lilith.

Lilith, et je sais à nouveau lorsque son visage s'en mêle et dessine un ennuie qui, me ramène à moi, réveillant mes sentiments bouillants contre mon cœur que son apparition à su calmer, le temps d'un battement. Lilith, et je sais, que je suis ici pour elle. Ce sera toujours elle. Lilith, et je m'invente un courage nouveau, dépoussiéré et plus fort que jamais, qui se jure capable de vaincre jusqu'au chaos, s'il le faut. J'emmerde ton charisme parce que Lilith. « T'as pris le bus. Elle a pris le bus... » J'ai pris le bus, donc. [b]« Et t'as miraculeusement volé jusqu'au bureau de la boite de conserve ? » Les accents de sa voix et le poison qu'il y cache tord mes tripes qui elles, se voient déjà fendre mes lèvres d'un sourire mauvais, moqueur. Parce que j'ai survécu à l'enfer ne ne vivre qu'à moitié, suis encore bien vivante et refuse de quitter ce bureau sans la promesse de l'être enfin entier. Parce que Lilith et que depuis la vie sans elle, plus rien ne me fait peur.

Mais ma tête me rappelle à l'ordre, lacère mes idées rebelles que ma raison inconscientes : arracher son masque en riant serait imprudent. « Si je savais voler, je n'aurais pas pris le bus. » Je mords ma lèvre qui déconne sous mes dents, m'invente une consistance bluffée pour me sentir assez grande et capable de l'affronter ; fais tapis et mise tout ce que j'ai, de mon cœur à ma tête. Parce que Lilith.

Et il s'anime de nouveau tandis que je souris de me savoir avoir misé mon âme ; de m'être dépouillée de tout, jusqu'à ma capacité à me tasser et me dissoudre lorsque confronté au charisme sous sa forme la plus absolue. « Est-ce que ta sœur t'a aidé à taire les alarmes du lycée ? » Touché. Touché et foutu lorsque mes pensées vrillent, l'imagine être l'un de ses héros que tant d'autres admirent quand, faisant de lui une exception, je pourrais faire partie de ceux-là. On me l'aurait déjà rendu, si j'étais plus lui que moi. La vérité se veut cru, et murmure de son horrible honnêtement qu'il m'impressionne tant que je pourrais en crever. Mais parce qu'à moitié moi, je ne crève qu'à moitié. Et Lilith, me hurle tout ce qui, en moi, se fout de ne plus savoir trembler.

« Assez archaïques, en passant, vos alarmes... » je m'entends dire, sans vraiment y penser. Oui, milles fois oui. Ma sœur, ma merveille, capable de tout et surtout, surtout, de se savoir être et demeurer plus que l'humanité entière, parfaite jusque dans son cœur qu'elle lui dédie, soulageant leurs douleurs en taisant les siennes. « Cut the crap, et réponds à ma question. » Et les fondements même de mon existence s'opposent à ma conscience, qui refuse de lui mentir tout en se sachant née pour la protéger, alors que l'on me demande d'incriminer.

Une douleur d'enfer se fracasse contre ma voix qui, pourtant réfractaire, s'entend souffler un : « Qui d'autre ? » priant une aphonie qui retiendrait mes mots et me ferait les avaler pour mieux faire ce que je sais faire d'une ardeur épelée à son nom : la protéger et me rêver protectrice d'anges lorsque depuis Hayden, ils semblent se conjuguer dans ma vie au pluriel. « J'aurai à lui parler. » Je veux hurler milles horreurs, mimer une autorité que je n'ai pas pour mieux le lui interdire. Me jure sur le point de le faire mais... « Qu'est-ce que tu sais faire, hormis prendre le bus et ramper sous des alarmes obsolètes ? » … Mais il parle et sa question me fait oublier tout le reste. Et la voix qui berce mon oreille, celle chantant des Lilith à tue-tête se tait soudain pour mieux vociférer que les cartes sont enfin distribuées, et que ce coup signera le trépas de mon cœur, ou le conduira vers un ailleurs ou, écho de son jumeau, il battra encore et encore.

Mais rien ne compte et mes talents tarissent sous les flammes qu'une lucidité nouvelle vient d'allumer en moi. Je sais passer mes Dimanche dans le garage à gratter avec mon père dans le moteur de sa vieille Mercury Montclair, m'amusant comme une enfant de mes doigts sales et des siens, dessinant des arabesques de vie noires de suie d'avoir été consumer par trop de rires. Le regarder enchainer les croquis en fumant, dessinant tout et n'importe quoi, mais surtout ma sœur et moi, sachant nous différencier à chaque fois tant il sait nos différences qu'ils parvient à faire vivre d'un simple coup de crayon ; tout et n'importe, Lilith et moi et ma mère, dont la beauté flirte avec un irréel tel qu'une toile ne saurait jamais la capturer tout à fait, sauf sous les doigts de mon père se vantant de connaître ses traits mieux que de son propre visage lorsque ma mère préfère elle se vanter de savoir que c'est lui, qui l'a façonnée telle qu'elle est, femme, mère, pure et belle.

Je sais regarder ma mère cuisiner et goûter chacun de ses plats enchantés, toujours délicieux parce que gorgé d'amour et de rires qu'elle étouffe jamais, assommée de bonheur par son propre cœur qui aime, aime et aime encore. L'observer discrètement lorsqu'elle se meut entre les ombres qu'elle ensorcèlent, vibrante d'une vie qui pourrait faire renaitre les morts et panser les cœurs. Mais rien de tout ça ne saurait compter, dans un monde où l'on vole, change de visages à volonté et saigne des rêves par milliers.

« Rien, je suppose... Mon seul et unique don, c'est ma sœur. » Mais pourtant, je sais. Je sais surtout et avant tout que je sais compléter ma sœur et ses idées, son cœur et sa créativité lorsque le doute la fait hésiter. Que je sais la comprendre d'un silence et l'épauler d'un regard et que chacune de ses créations se veulent être aussi un peu à moi, parce qu'elle leur prête mon nom. « Nous sommes nées ensemble. Nous avons grandi, appris, pensé et évolué ensemble, de la même façon que nous mourrons surement ensemble. Je ne suis pas Lilith, je n'ai pas le moindre don susceptible de vous intéresser... Mais sans moi, elle n'aura jamais que la moitié du sien. » Pour et grâce à ça, je n'ai peur de rien et me sait prête à tout. S'il le faut, je ferai de l'humanité un gouffre embrassant mes pieds, avant de la piétiner sans même en trembler. Et elle me sera rendue.

Mais rien, je parle à un mur dont les doigts semblent esquisser une impatience toute destinée à un bout de papier. Et je jure ressentir dans les miens l'envie frémissante de la déchiqueter, faire des confettis de cette lettre don je me fous et de son visage aussi, pour voir si la vie peut y prendre racine un instant où s'il est, pour toujours, condamné à l'ennui. Il agace ma colère qui n'attend qu'un souffle pour exploser, lorsque ses exigences se voient devenir vraies : « Et j'imagine que tu espères me faire bousculer l'ordre établi ici depuis des années pour servir de coach à ta sœur ? » Je l'emmerde. Je l'emmerde si fort que je pourrais en crever, me jeter tête en avant et bon sens oublié vers lui pour le frapper tant il me rend malade de cet ennui suprême dont il vêtit ses traits, tandis que je crève. Je sens quelque chose craquer en moi et foutre le camp ; comme un espoir qui se brise, dans le fond du cœur. « Non, je m'imagine vous faire bousculer l'ordre établi ici depuis des années parce que votre maudit ordre est une connerie, parce que ma requête est d'une légitimité absolue et que je ne sortirai pas de ce bureau tant que vous n'aurez pas troqué votre flegme ridicule pour un peu d'empathie. Alors allez vous acheter une conscience, voir même un cœur, lisez votre foutu papier ou brûlez-le, mais je ne bougerai pas d'ici avant que l'on me promette de me rendre ma sœur. » J'ai envie de pleurer, hurler et le maudire encore. Maudire le monde, la vie, la compassion simulée et pire, son visage qui me nargue tant il s'en fout.« Tout ce chemin pour une promesse ? » Oui, pour une promesse. Parce que les promesses sont sacrées, que les unions les plus belles ont été construites d'une promesse et que ce sont les premiers mots que mon esprit se souvient avoir entendu à l'age tendre où nos parents nous berçaient Lilith et moi de leur histoire éternelle, comme d'autres parents endormaient leurs enfants à la lueur d'un conte. Une promesse, parce qu'elles sont pures, saines et faites pour être respectées. « Je crois que ce "foutu papier" parle de toi. D'elle aussi, on dira que je le sens. Mords-toi la langue, petite. Le suspens est à son comble. » Et puis, plus rien. Je me sens tomber tout en restant ancré au sol, me dit que mon cœur, c'est maintenant qu'il tremble vraiment de savoir son sort accroché à ces confettis que mon esprit dessinaient il y a quelques instants encore. Alors, je me tais et d'une docilité presque agaçante, craque une moue débile, mordant ma langue de mes canines. « Un mot, et tu es dans le premier bus-retour. »


J'ai peur, j'ai froid. J'ai envie de hurler, courir et réveiller mon corps qui s'oublie quand mon respire perd toute notion du temps. Des secondes, des minutes, des heures. Toute une vie même, je jure. Toute une vie à attendre, ancrée à un morceau de papier que mes yeux pourraient cramer tant l'intensité de mes tourments les yeux oublier de ciller, comme possédés. Un morceau de papier, et une vie entière à attendre à trembler, prier ; trembler encore et espérer, se lamenter et retenir des larmes qui se refusent à mon regard qui, comme possédé, fixe le verso d'une lettre qui garde tout ses secrets. J'ai du sang dans la bouche d'avoir mordu trop fort, me fout de son goût tant celui de mon futur semble sur le point de changer, lorsque la lettre tremble d'un mouvement qui me fait relever la tête et accrocher ses yeux.


Le diable me tente tandis qu'il se tait et les mots se battent à la lisière de mes lettres qui refusent de les laisser passer. Ne pas parler et attendre qu'il m'autorise à respirer de nouveau. Ne pas parler, mais «... alors ? » trop tard, le mal est fait. Alors, la vie ou son ennemi, l'agonie ? « Alors on dirait qu'il va te falloir un nouveau nom. » Alors la vie, la vie. Que mon nouveau baptême soit vie puisque la promesse d'un avenir vivant de se savoir entier se dessine sous mes yeux, jurant qu'on ne leur ment pas.
« Un nouveau nom... » et la vie, celle qui dans mon univers, rime avec Lilith. « … et vous de nouvelles alarmes. » La vie, celle qui me fait vibrer de temps d'émotion que mon visage s'y perd et s'emmêle, sourit à s'en exploser les maxillaires, mordant ma lèvre lorsque mes yeux s'embrouille d'un bonheur qui rend l'univers flou.

« Il vous faudrait partager une chambre, dans un premier temps... » D'accord. Et s'il vous faut la lune, j'irai l'attraper à mains nus. « Rajoutez un oreiller, ce sera parfait. » Brulerai mes doigts au soleil pour vous en ramener un fragmentent sur une simple demande. « Et tu devras continuer à aboyer plus fort que mes autres grandes gueules. » Irai en enfer pour ramener vos morts et écorcherai ma peau pour quelques lambeaux de souvenirs, si un jour les vôtres viennent flétrir. « Aboyer, ok. J'ai le droit de mordre, aussi, temps qu'on y est ? » Qu'il ordonne, j'exécuterai. Et s'il faut s'improviser chiot d'un roi souverain, qu'il en soit ainsi. « Tu ne me manqueras plus de respect. A compter de maintenant, tes privilèges deviennent un point dans un règlement que, comme les autres, tu suivras. » Je flotte, jure que je m'envole. Mes pieds touchent-ils seulement encore le sol ? « Aboyer sur tout le monde sauf vous, noté. » Je vole, je vole si haut que le ciel ne connait nul limite. « Un problème, un ennui, un manque, une douleur, n'importe quoi... tu te rapportes à moi. Également valable pour Lilith. » Mais à quoi bon voler puisque que le ciel vient de m'être offert par un roi à qui j'offre toute la docilité que mon âme possède et reconnaît en plus la seule autorité méritant d'être respectée. « Démasqué. Je savais que vous étiez un tendre, au fond. » Un tendre qui m'offre un héros à aduler lorsque celui de ma sœur se taille d'éclairs et de foudre.
Ma sœur, ma vie. Et un héros, pour me la rendre. « Ne l'ébruite pas, j'ai une réputation. Ta soeur et toi assurerez la mise en place d'un nouveau système de sécurité. Cadeau de bienvenue. » Je ris comme je parle, me perd moi même et me sens planer, adore ça. « Oui, chef. A vos ordres, chef. Vous pourrez même inviter les imbéciles qui l'ont mit en place à la base, qu'on leur explique un peu leur boulot. Promis, j'aboierai. » Je me sens forte, je me sens reine. Je pourrais déchirer le ciel à coups de dents, j'en suis certaine. « Parfait. Un membre de mon équipe ou moi t'accompagnera chercher des affaires chez toi. Il nous faudra le consentement de tes parents. Pour l'instant, je m'occupe de la paperasse et tant que je sache, ils t'ont conduite ici de leur plein gré. » Ils l'ont fait, savent tout de mon envolé et l'ont approuvé, l'entourant de promesses de sureté et quelques unes plus ténus, priant pour un succès. Preuve que les promesses sont sacrées. « Ils seront d'accord, ils le sont déjà. Je vous ramènerai un joli papier, avec autographe et tout ce qu'il faut. » Tout de suite même, s'il le faut. Mes ailes me porteront jusqu'à eux, et j'irai noyer ma mère sous un torrent de larmes teintées de sentiments tels que les mots en perdent leur superbe. « Très bien. J'oublie des détails, on se chargera de tout t'expliquer sur le chemin jusque chez toi. Mais tu dois déjà tout savoir de notre connerie d'ordre. Avant tout, je me charge ce matin de te rendre ta soeur. Monstre sans coeur que je suis. Et une dernière chose. Tu m'écoutes ? C'est important. » C'est important. « J'écoute. »

Je jure le faire et rappelle à moi toute la concentration qu'il me reste, tempère ma raison qui croit encore à un rêve, pour ne me sentir que mieux exister. Complète et entière, à nouveau. Et j'écoute comme jamais, de nouveau moi. « Tu es ici grâce à Sadie Hope. Pigé ? » Sadie Hope et mon cerveau s'emballe, bénissant une femme dont je ne connais que le nom. Sadie Hope, devenant le nouvel emblème de mes rêves devenus vrais. « Sadie Hope... Pigé. Vous avez une adresse où la trouver ? » Que j'aille pleurer dans ses bras et la remercier, embrasser son ombre et lui promettre que personne ne l'adulera jamais plus que moi, à compter de cet instant. Graver son visage dans mes rétines pour ne jamais l'oublier, le tatouer contre mes paupières qui trembleront de sentir pour toujours ses yeux apparaitre lorsque les miens se fermeront et prêter sa voix à celle de mes divinités nouvelles, les plus belles parce que répondant à mes prières. « Tiens. Tu as une heure pour aller où tu veux, ensuite j'envoie quelqu'un t'attendre à l'arrêt de bus. Tu rencontreras tes professeurs à ton retour. » Mais les professeurs et les bus sont loin, si loin de mon esprit qui ne pense qu'à la savoir si proche et d'exulter de se savoir capable de la voir dès maintenant. « Une autorisation d'absence d'une heure au nom d'Anderson, c'est négociable, chef ? On a des alarmes sur lesquels il faudrait qu'on bosse d'urgence vous comprenez ? » Et s'il m'est impossible de la voir maintenant, j'irai me répandre en excuses à ses pieds après avoir fracasser chaque porte de cette école pour la trouver. Sèmerai un joyeux bordel dans le ciel, troublerai les anges pour trouver le mien et lui souffler que plus jamais, on ne nous séparera. « Accordée. » Jamais. Et même le chef semble s'accorder sur ce fait. [b]« Maintenant dégage avant que je m'habitue à toi. » Je le soupçonne de s'être déjà habitué, tendre qu'il est, mais ma sœur attend et un ordre est un ordre.

Je bondis de ma chaise d'un mouvement que l'apesanteur même ne semble pas en état de contrer. J'ai presque mal de ne plus avoir mal, tant le trou béant dans ma poitrine semble se panser si vite que mon corps ne sait le gérer. J'ai mal de ne pas avoir mal, et souhaite souffrir ainsi pour le reste de ma vie, maintenant qu'elle m'a été rendu.
Je me sens flotter et blâme une gravité faussée que j'adore tant elle reprend en cœur ma rengaine dont la symphonie se réinvente, parfaite parce que trouvant sa jumelle dans un rythme nouveau où chacun de mes pas promet au suivant de nous conduire jusqu'à elle.
Et ma main s'arrête contre la poignée lorsque la voix du chef s'élève à nouveau. « Au fait. Bon anniversaire. » Riant un truc rendu insensé par la douce incrédulité dont il semble teinté, je me retourne vers lui et lui invente un sixième sens monstre qui l'intronise héros à nouveau.
Un héros, Sadie Hope et le plus beau des présents. Aujourd'hui, j'ai dix sept ans.
Bon anniversaire, ma Lilith.

« Merci, chef. »



Dernière édition par Puppy Doll le Dim 4 Mar - 13:22, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Hound Dog
Hound Dog


Nombre de messages : 6

├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] Empty
MessageSujet: Re: ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ]   ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] EmptyVen 10 Fév - 4:53



Elle a hurlé ce matin et j’ai emporté ce cri avec moi. Il me bouffe le crâne comme une bête en cage qui vomirait sa prison et en saignerait les murs avec une répugnance fatiguée. J’ai attrapé ses cheveux blonds qu’elle ne lave plus que pour m’amadouer, ai serré son cou sous mes doigts las des tremblements auxquels manque la passion des jours qui espéraient encore la reconnaître. J’ai appelé son fils pour qu’elle entende. La vie, ma voix, son nom. Et elle m’est revenue pendant une seconde. Ses doigts maigres ont trouvé mes lèvres, mon nez, mes yeux et « James », elle a menti. « Il faut les tuer » elle a dit. « Tous ceux qui croient notre fils mauvais. » elle hochait sa tête avec une misère convaincue et elle continuait, elle continuait… Elle a hurlé, quand je l’ai laissée. Et j’ai emporté ce cri avec moi.

La connerie du robot m’a chauffé le sang. Il a agité un monstre que j’ai recueilli depuis quelque temps, le prenant sous le bras avec dans le cœur l’intention de le paterner comme un chien tueur pour qu’enfin ses yeux écrivent les prémices d’une violence rare, parce que choquante. Un jour, mon calme de composition explosera à la gueule d’un ignorant. J’observe la môme et ses intentions farouches en écoutant celles qui hurlent encore. Il va falloir faire vite avant que la lassitude me prenne. Mes nerfs se rongent entre eux et je suis chaque seconde plus conscient de la lettre sous ma main qui en devine déjà quelques images. Elle ouvre la bouche et je la dévisage tandis qu’elle parle.

« J'ai pris le bus ? » Putain la journée va être longue. J’aiguise mes canines du bout de ma langue que l’impatience use. J’inspire une connerie composée pour l’occasion et ressens la fatigue qui me creuse tant qu’elle évite mon visage. « T'as pris le bus. Elle a pris le bus... Et t'as miraculeusement volé jusqu'au bureau de la boite de conserve ? » Je m’entends prévenir des grondements que les mondanités emmerdent. Mon fils joue au con trop souvent pour qu’une enfant me prenne de court. Et ce cri, la vie, ma voix, son nom. J’attends pendant de minuscules instants qui me scient le crâne quand elle répond « Si je savais voler, je n'aurais pas pris le bus. »

Elle pue la joie l’espace d’une micro-seconde dont la jubilation m’emmerde. Parce que c’est ce que j’aurais répondu, moi aussi, si j’avais pas eu le bon sens de fermer ma gueule face à un danger qui lorgne sur mon pouls, parce qu’il a pas assez mangé. Ses sentiments confondus dans les emmerdements que forment les miens agacent ma routine qui se crèverait un poumon pour une goutte de café. Il va falloir abréger.
Je préfère ses yeux à son cou qui me rappelle aux ardeurs d’une nature me bouffant les intentions ; et puis les reconnaît, pour les avoir déjà vus plusieurs fois depuis mon arrivée. Même chagrin, même vert profond, même détermination. Mes sens posent un nom sur ses douleurs qui empestent le manque et la frustration. Un prénom attaché à une intelligence suprême, et je sais mais demande « Est-ce que ta soeur t'a aidé à taire les alarmes du lycée ? » d’une voix qui ne grondant plus, prévient des atrocités passées. On ne me cache rien parce que je sais faire s’entre-dévorer les secrets jusqu’à ce qu’ils s’étouffent dans leur fange, morts de ne pas avoir su manger leur propre langue. Ces alarmes ont toujours laissé à désirer. « Assez archaïques, en passant, vos alarmes... » Je sais.

Son aplomb me ravit des distractions inattendues qu’il me sert mais je ne cille pas, préférant la traiter de chienne sous ses airs de chiot encanaillé par des airs tendres qui regrettant presque, osent quand même. Elle plairait à Jey, qui saurait la faire taire pour mieux lui cramer la langue de ne pas avoir su lui désobéir. A moins qu’elle ne le séduise de son insolence désinvolte qui martèle ma propre attitude, me renvoyant vingt ans en arrière. J’accueille le divertissement d’un poison qui prétend n’avoir ni l’envie, ni le temps. « Cut the crap, et réponds à ma question. »

Si sa sœur ne l’a pas aidée à entrer, je vais passer une putain de semaine entre paperasses et techniciens de mes deux qui jureront en se grattant la panse que leur technologie irréprochable ne saurait faillir devant une paire de gamine de seize ans. Oh, dix-sept ans, aujourd’hui. J’emmerde ces cons et leurs insinuations, parce que cette école est truffée de prodiges qui sauraient les faire flamber, leurs putains de boitiers. Je t’en prie Puppy, dis-moi que ta sœur et toi avez su les faire cramer les premières. Mmh ? « Qui d'autre ? » Oh l’enfer. Amen, comme elle disait…

Mon soulagement crève dans un silence qui l’encombrant sous un air résolu le cache. Mon front accueille les courbures d’un de mes sourcils qui se hausse sans y penser quand j’affiche que « J’aurai à lui parler » mais n’en ai rien à foutre, j’ai jamais foutu une raclée à mes gosses, ce n’est pas par celle d’un autre que je vais commencer. Je m’éveille d’un rien, griffé par la jouissance de me savoir puissant. Et puis grogne un soupire que ma gorge éreinte, affamée. Ma soif attarde mon regard sur sa nuque qui pulse un nectar tentant. Conscient du tranchant de mes canines, je leur promets une dose de caféine en écartant le danger. « Qu'est-ce que tu sais faire, hormis prendre le bus et ramper sous des alarmes obsolètes ? » Ses yeux quittent la pièce, un instant qui me transperce lorsqu’elle me voit sans me voir, pensant à des douceurs qui m’ennuient. Putain, et la lettre de Sadie… Elle revient au présent, quand elle récite que « Rien, je suppose... Mon seul et unique don, c'est ma sœur. » Mignon.

Mais pas suffisant pour faire taire la foutue guerre qui s’éclate dans ma tête, jouissant de se prendre pour un jeu d’enfants que les chiens adorent. Mes idées parcourent, fidèles, les possessions qui font de moi un clébard vibrant à la moindre émotion des autres, jusqu’à en faire un peu la sienne. C’est d’une simplicité qu’évitent vos yeux, parce qu’elle pourrait les crever de son évidence. Tu ris, je souris. Tu tombes, je suis. Tu danses, j’aboie. Tu craques, je raque et quand tu chiales, j’ai mal. « Nous sommes nées ensemble. Nous avons grandi, appris, pensé et évolué ensemble, de la même façon que nous mourrons surement ensemble. Je ne suis pas Lilith, je n'ai pas le moindre don susceptible de vous intéresser... Mais sans moi, elle n'aura jamais que la moitié du sien. » Mmh, je lui reconnais le don de savoir user des mots avec talent. Son dénigrement me déçoit autant qu’il aurait touché Sadie, qui aurait su être la meilleure auditrice d’un éloge fraternel me renvoyant à mes propres démons sous la forme de fils qui ne vivant plus comme avant, ne crèvent pas tout à fait.

La lettre brûlant ma chair lui dit : Qu’aurait fait Sadie ? Elle aurait caressé la tête du chiot, de ses bonnes intentions de Maman et aurait fait de la petite blonde un récipiendaire tardif mais bienvenu au royaume des enfants-rois qu’on envoie à la boucherie avec une diplomatie telle qu’ils se croient bénis d’être eux. Je pourrais les bouffer, s’ils n’étaient pas vraiment des dieux.
Je ne suis pas mon amie et sa bienveillance me manquant rend mon audition acerbe. Je n’entends que l’absence de don et d’intérêt flagrant pour une école qui mange les faibles, ignorant qu’ils se serviront de ces carences pour dominer un jour leurs bourreaux passés. La rentrée, Puppy, est terminée. « Et j'imagine que tu espères me faire bousculer l'ordre établi ici depuis des années pour servir de coach à ta sœur ? »

Y a dans ses yeux de quoi rendre fou, tant ça crève d’une bonté que la sérénité a bouffé depuis des semaines. Une lassitude que reprend la mienne en chœur lorsqu’elle se teinte d’une colère qui excite enfin mes sens cabots. Je m’éveille de sentir le parfum qu’enrobe son émoi et l’extrême urgence de sa hargne qui menaçant ses lèvres, pensent s’attaquer à moi. J’en jubile sans émotion, détenteur de ses contrôles irritables possédant désormais des noms et couleurs que je connais et saurai siffler. Mes insultes lentes contre sa peau d’enfant, elle rameute sa haine. Il était temps. « Non, je m'imagine vous faire bousculer l'ordre établi ici depuis des années parce que votre maudit ordre est une connerie, parce que ma requête est d'une légitimité absolue et que je ne sortirai pas de ce bureau tant que vous n'aurez pas troqué votre flegme ridicule pour un peu d'empathie. Alors allez vous acheter une conscience, voir même un cœur, lisez votre foutu papier ou brûlez-le, mais je ne bougerai pas d'ici avant que l'on me promette de me rendre ma sœur. »

J’aurais souris, si son ignorance attardée ne s’en était pas prise à Sadie. Sa rage percutant la mienne se trouve assagie, à genoux devant la piété de ma fureur calme qui en vomissant sillonne le monde comme une eau plane. D’autres crachent sur les promesses qu’attend son irritation enfantine et j’emmerde ses compliments d’un rien que ne trahissent ni mes yeux, ni mon poing songeant toutefois à cramer autre chose que la lettre où elle est emprisonnée. Je salue sans mots sa révérence pour les verbes que ma famille gouverne. Puppy, si tu savais l’impact que peuvent avoir sur moi tes faiblesses, aurais-tu fait « Tout ce chemin pour une promesse ? » Elles me tentent comme tant de couleurs que mon regard dépossèdent et qui les inventant les veut belles de railleries immortelles. Je me délecte des horreurs que crachent les êtres furibonds lorsqu’ils me les servent en réflexion de leurs propres insécurités dont l’arôme bute contre mes ardeurs. Si j’avais un collier, je crois qu’il irait à ton cou pulsant de parfaites erreurs.

Autorisant un rien de dégout à mon timbre l’égratignant de ses consonnes tranchantes, je lui montre la lettre que ses petits vices insultent de mauvaises notions dont l’éducation m’incombe. J’y vois des noms et leur clarté éclate aussi vivement que les obus déchainant ma raison. « Je crois que ce "foutu papier" parle de toi. D'elle aussi, on dira que je le sens. Mords-toi la langue, petite. Le suspens est à son comble. » Ça sent Sadie, le métal et la pluie. Ça sent les larmes, la ferraille et Garrett O’Cogan.

L’enveloppe foutue en l’air, je tente le papier de mes doigts agités avant de prévenir en plein jour, jurant atrocement que putain, gamine « Un mot, et tu es dans le premier bus-retour. »

Sadie Hope a écrit:
Mon cher James, Mon ami, Mon allié.
Je t'écris en cet après-midi perdu, sans vraiment savoir à quand remonte notre dernière rencontre. Ta présence fut très appréciée aux funérailles de mon fils, toute autant à mon ancien poste. Tu es le seul à qui j'aurais confié mes enfants les yeux fermés. Ta présence rassure mon coeur de mère et j'espère que tu es heureux d'y être. Entre deux malheurs, je t'écris pour te faire part d'une situation qui me brise le coeur. J'avais comme projet de réparer ce qui peut l'être et de faire de Savior High un endroit où les familles ne sont pas fragmentées. Toi, tout comme moi, sait à quel point notre équilibre est fragile. C'est donc en mon nom que je te demande de faire une exception à la règle, de reconstituer les moitiés d'un même coeur. Pour Timmy, qui aurait tout donné pour ne pas être séparé de Jimmy. Pour Jey, qui se meurt chaque jour sans son frère. Pour les moments qui comptent, puisse-t-on les compter et les chérir. Deux jeunes femmes ne peuvent vivre l'une sans l'autre. Lilith, notre imaginative au grand coeur et sa soeur, Sephora, qui est tout aussi unique, j'en suis certaine. Réunis les Anderson, soeurs, jumelles, entité. Fais ce que tout coeur bon ferait ; redonne leur la plus belle des raisons de sourire. Le temps est si fragile. Il ne faut pas le gâcher. Je te fais confiance, sachant que tu y accordera ton attention immédiate. Merci, de tout coeur.
Sadie.


J’aimerais être seul, pouvoir relire ces mots à la lueur d’un jour nouveau. Les bénir encore de me rendre un peu d’une vie que le bonheur a passé à fatiguer de sa présence fragile. Putain Sadie, tes merveilles m’agressent de leurs perfections te suivant jusque dans les virgules de tes penchants. Tu me manques, si tu savais. Je suis convaincu. Tu m’as eu à "allié".
Le monde vient de faire mourir un truc affreux, mais important. J’ignore quoi, peut-être est-ce le temps. J’en perds la notion, empruntant la démence de ceux qui se rêvant libres, crèvent sales. Que sais-je des fous, sinon qu’ils sont le divin d’une aubaine nous crevant les yeux lorsqu’ils se ferment, et qu’eux voient. Putain, qu’elle a mal. Se croit-elle aussi folle que moi, quand les nuits se percent les cœurs, seules et décimées de ne servir à rien sinon nous priver d’une lueur raisonnée ? Jurons qu’il fait froid où siègent les hallucinations. Ma Sadie, je crois qu’on a des choses à se dire toi et moi. Je sais des secrets, à propos des lieux que peuple ta colère. J’en connais les portes, et quelques uns des supplices. Parce que la folie n’est pas un état d’esprit, la folie est un endroit où vit mon fils.

«... alors ? » demande le chiot qui mordait sa langue bien pendue. J’ai pas envie de sourire, et penser à ma femme qui crève dans une cave devrait suffire. Ne trahissant pas les émotions qui me rongent les sangs, j’imagine quelques termes Puppy, ainsi que leurs conditions. « Alors on dirait qu'il va te falloir un nouveau nom. » je pourrais hurler à la mort, touché jusqu’à la moelle par son regard, quand elle comprend. « Un nouveau nom... et vous de nouvelles alarmes. »

J’acquiesce du regard tandis que le sien se trouble. Sa malice changée me plait et j’adopte ses raisons qui font caboter les miennes toujours vastes d’être éperdument chiennes. L’intensité de son enthousiasme entame lentement une imprégnation du mien qui l’adopte. Ne lâchant plus ses yeux, j’imagine qu’« Il vous faudrait partager une chambre, dans un premier temps... » et entends à peine « Rajoutez un oreiller, ce sera parfait. » sonnant comme une formalité attendue mais touchante, parce que troublée. J’enserrerais sa gorge si je pouvais donner plus de hargne à ce point crucial de son avenir ici, mais me contente de libérer une prévention gutturale avant de lâcher « Et tu devras continuer à aboyer plus fort que mes autres grandes gueules. », à quoi elle répondrait presque par des jappements. Enfin, nous parlons la même langue. « Aboyer, ok. J'ai le droit de mordre, aussi, temps qu'on y est ? » J’ignore pour ne pas sourire, repense à ses compliments qu’elle a voulu farouches. Un sérieux mortel sur ma gueule de cabot, j’ajoute avec détachement que : « Tu ne me manqueras plus de respect. A compter de maintenant, tes privilèges deviennent un point dans un règlement que, comme les autres, tu suivras. » et je sais déjà que ses privilèges seront nombreux. Que dire ? Son odeur me plait. « Aboyer sur tout le monde sauf vous, noté. » Il y a plutôt intérêt. Je serais mort d’ennui, sans elle ? Il faut que je remercie Sadie… « Un problème, un ennui, un manque, une douleur, n'importe quoi... tu te rapportes à moi. Également valable pour Lilith. » je précise avec une émotion inattendue. « Démasqué. Je savais que vous étiez un tendre, au fond. » Mes lèvres dessinent un sourire faiblard que le sien intensifie, contagieux d’être si pur. Putain, maudite armure. « Ne l'ébruite pas, j'ai une réputation. » Je craque un truc nouveau, qui pue le chagrin et l’émotion, un sourire d’un genre nouveau pour lequel j’ai pas de nom. « Ta soeur et toi assurerez la mise en place d'un nouveau système de sécurité. Cadeau de bienvenue. » Elle rit, ne tenant plus en place et je me promets d’abréger pour qu’elle se casse vite au lieu d’achever de me fissurer. « Oui, chef. A vos ordres, chef. Vous pourrez même inviter les imbéciles qui l'ont mit en place à la base, qu'on leur explique un peu leur boulot. Promis, j'aboierai. » Ah, on jurerait qu’elle les connaît. Je hais ces connards qui s’enfilent des court-jus comme d’autres les boissons. Putain ce qu’ils sont cons. « Parfait. Un membre de mon équipe ou moi t'accompagnera chercher des affaires chez toi. Il nous faudra le consentement de tes parents. Pour l'instant, je m'occupe de la paperasse et tant que je sache, ils t'ont conduite ici de leur plein gré. » Je m’emmerde de détails qui pourtant s’imposent là, suivant de près le poste que j’ai emprunté à Sadie dont la lettre ne me quitte plus. Et je laisse planer le doute mais ce sera moi, qui irai avec elle. Je le sais, depuis que j’ai son bien-être pour responsabilité. Je vais la couver comme une chienne mate ses petits et il se peut qu’elle déteste ça. « Ils seront d'accord, ils le sont déjà. Je vous ramènerai un joli papier, avec autographe et tout ce qu'il faut. »
Ça y est alors, dans une heure, à peine, ce sera officiel. « Très bien. J'oublie des détails, on se chargera de tout t'expliquer sur le chemin jusque chez toi. Mais tu dois déjà tout savoir de notre connerie d'ordre. Avant tout, je me charge ce matin de te rendre ta soeur. Monstre sans coeur que je suis. » Je n’oublie rien et il se peut que ses mots reviennent un jour claquer contre ton visage dont j’apprivoise déjà les couleurs. La légèreté qui y danse donne peu de foi a ces rancœurs quand une ultime précision me brule les lèvres. « Et une dernière chose. Tu m'écoutes ? C'est important. » Elle est avec moi, ça se sent. « J'écoute. » Ce sera surement la plus grande vérité à retenir aujourd’hui, demain et pour le reste de sa vie alors j’y mets les intentions, griffant son regard du mien qui ne la lâchant pas jette sur mes mots une gravité qu’ils méritent. « Tu es ici grâce à Sadie Hope. Pigé ? » Son nom, j’aurais pu le hurler. « Sadie Hope... Pigé. Vous avez une adresse où la trouver ? » Ses intentions me ravissent et j’achève d’adopter ses chroniques se voulant tendres et fortes d’émotions vives. De mémoire, je note l’adresse de Sadie, mon amie, mon alliée. Et me promets que moi aussi, j’irai la trouver. « Tiens. Tu as une heure pour aller où tu veux, ensuite j'envoie quelqu'un t'attendre à l'arrêt de bus. Tu rencontreras tes professeurs à ton retour. » parce qu’on en n’a rien à foutre dans l’immédiat, ni toi ni moi. « Une autorisation d'absence d'une heure au nom d'Anderson, c'est négociable, chef ? On a des alarmes sur lesquelles il faudrait qu'on bosse d'urgence vous comprenez ? » Je comprends et je venais déjà de la lui donner. « Accordée. »

J’attends, quelques secondes vibrant de ses émotions qui fendent l’atmosphère, achèvent de faire basculer l’univers dans les bras d’un bonheur ahurissant. Je le prends comme un présage pour mon propre sang. Mais « Maintenant dégage avant que je m'habitue à toi. » même s’il est trop tard et que je pourrais jeter la carcasse d’un autre en enfer pour que tu restes ici des années et des vies entières. Sa démarche aussi sent l’ivresse de bonheur et j’en entends le cri de ma femme qui sciant mes tympans se heurte à un mur de belles émotions. Ça faisait longtemps. Merci Puppy, t’as pas idée.
« Au fait. Bon anniversaire. » je jappe avant qu’elle ne s’en aille. Et elle rit comme d’autres complimentent. J’ai aucune idée de ce que je vais foutre dans ma première heure post-Sephora, toute distraction palissant devant l’intensité de cette rencontre que les jours récents envient. Et puis un truc sur ma joue faiblit, bref, quand elle dit « Merci, chef. »


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] Empty
MessageSujet: Re: ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ]   ├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

├ Sed non Satiata [ Doléance de Sephora Anderson, adressée au Directeur Tobias Jacobs ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
» ├ Sephora Anderson
» ├ Sujets de Sephora Anderson
» • Dream within a dream • Jumelles Anderson & Nobody
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SAVIOR HIGH × heroism's slaves. :: SULLIVAN'S HOLE :: savior high :: Bureau du Directeur-