J'étais... J'étais le feu qui brûlait la corde par les deux bouts, l'étincelle qui embrasait cette vie , qu'importe la manière dont elle se fardait.
J'étais la joie d'un monde qui, depuis trop longtemps, a oublié la vie, la vraie.
J'étais le rire dont l'écho subsistait dans celui d'un frère que la génétique n'a pas reconnu comme tel.
J'étais l'amoureux transi de la vie, qui ne jurai que par elle.
J'étais celui qui, une fois la promesse de l'instant consumée, faisait de son sourire un souvenir qu'il multipliait à l'infinie.

J'ai été taillé dans le même moule que le tien, Timmy. Nos âmes viennent du même arbre.
Je vivrai plus fort, à présent, je décuplerai les joies pour que nous puissions les partager en secret, dans l'ombre de mes nuits.

Je le jure Timmy, je vivrai.

Les rayons du soleil percent mes paupières et incendient mon cerveau.
Libre, ont-ils dit. Foutaises.
Ils ont pensé me condamner, en m'enfermant derrière des barreaux salis par les remords que d'autre ont éprouvé, bien avant moi.
Ils m'ont enfermé un homme infiniment plus fort que tout. Brave et droit. Ils m'ont enfermé avec mon père spirituel, là bas, un homme dont la flamme ne saurait flancher.
J'ai arraché le souffle de mon frère, on me punit en me présentant mon père.

La vieille photo usée de 16 mois déjà ne m'a pas abandonné, je garde mon crime contre mon cœur.
Mon crime, c'est maintenant, qu'il doit être expié.
J'ai terni ta vie Timmy, t'en ai privé. J'avais des lucioles, des rires et du brouillard dans le regard, ce soir là, grisé par la lune et la tequila. J'ai tout défoncé Timmy, tout saccagé.
Putain Timmy, pourquoi ?

Je paierai ma dette, je porterai ma croix jusqu'à elle.
J'irai plonger mon regard dans celui de ta mère. J'implorerai son pardon, me jetterai à ses pieds, la noierai sous mes larmes empreintes de ton ombre. Je chialerai comme un gosse, je le sais.
La laisserai me gifler, me taillader comme j'ai tailladé son cœur lorsque je lui ai fauché son fils.

Mon regard s'habitue à la clarté, offrant à mes yeux les milles possibilités. L'anticipation tord mes tripes, danse dans mon ventre.
Je ressens jusque dans mes mains un tremblement, pour chaque chose de cette Terre, digne d'être apprécié. Un temps, aménagé à la mesure de cet éternité à laquelle je t'ai condamné.

Je paierai ma dette envers elle, envers toi, je promets.
Le temps est désamorcé, Timmy, mais la vie n'attend jamais.
Je vivrai pour deux,désormais.

Bienvenue au matin de ma nouvelle vie.

Je suis dans le camp de ceux qui protège la vie, qui rependent le bonheur et savent châtier ceux qui ont le malheur d'écorcher le monde.
Mon camp ? Celui de la justice, la vraie. Celui de la vie Timmy, celle que je t'ai arraché.