S'il te plait, pas de paradis pour aujourd'hui. [ Wild Dancer - Mr Nobody ]

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Promener, balader, par tout et tout ce qui fait que nos histoires sont vraies. Parce qu'on existe, putain, et dieu le sait. Je ne sais pas ce que je fais, ni ce que je fais là. Je fuis quelque chose, mais quoi ? Une vie, des envies. Meurtrier, ils ont dit que je pourrai trancher. N'importe quoi, ils aimeraient surement, que j'ai peur de moi.

Je regarde mes mains, aspire à quelque chose de plus loin. Souhaite quitter cette école qui m'a suspendu déjà une fois. Je n'ai plus peur de cela. Je pourrai filer, c'est vrai, et puis à croire qu'ils mettent quelque chose dans nos déjeuners, qui nous force à rester. C'est juste comme ça, je reste ici pour eux, et surtout pour moi. Et je prie le monde de ne pas essayer de comprendre, non surtout pas.

J'ai froid, de je ne sais où, et je ne sais pourquoi. Mes doigts me semblent abimés, comme si je ne pourrai jamais le contrôler. Je ne sais plus qui je dois être et qui je pourrais. Pourtant, je crie sur les toits que je ne me bats que pour moi. Et je reste, le pilier d'un monde mal-assuré, d'assistants trop torturé. Trop simple pour devenir grand, trop réduit au silence pour montrer qu'ils sont plus que des gens aux pouvoirs incompétents.

S'ils savaient, tous, ce que le Wild Dancer peut faire réellement ... S'ils savaient, oui. Alors je cache mes mains, loin, dans les poches les plus profondes de ma veste. Je soupire alors que je m'assoie sur un banc, j'ai toujours froid, et je n'aime pas ça. C'est a se demander si j'aime quelque chose, dans le fond. Je secoue le visage, et bloque mes pensées. Ne suis plus là, ailleurs, quelque part où je n'aurai pas peur d'être moi. Un endroit où le monde entier tremblerait sous mes pas endiablés.

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J'ai un vague à l'âme, un genre de trou béant qui git sur mon coeur là maintenant, comme une ouverture sur le temps et tout ce qu'il a fait passer à travers moi. J'ai mal d'une langueur sans nom qui me dit que rien n'ira et ça ne me ressemble pas. Mes intentions m'inquiètent tant elles sont rivées sur le passé d'une autre, sur le chagrin miséreux de ma mère qui ne se relève pas et peinera pour toujours à marcher.

Le froid me gifle le visage et son omniprésence me soulage car je peux par elle, éviter de me métamorphoser en ce sous-genre de la race humaine, en ce portail pour une éternité qui vous nargue comme elle me déchire. J'en suis désolé, mais je m'habille. Je couvre mes bras pour une fois, vous éloigne d'un univers magique parce que monté pour vous, je vous ignore tant je les écarte de vous. Et ça me tue, peut-être d'avantage, de savoir que je vous prive de ma seule raison d'exister. Est-ce qu'un jour, je cesserai d'être désolé ? J'ai bien ma petite idée...

Une silhouette familière se dégage nettement dans le royaume de mes songes qui pleurent et pleurent encore. J'en souris dans ma torpeur, heureux de pouvoir retrouver ce regard qui nous a tant manqué. Celui qui décourageait de sa noirceur l'évidente supercherie d'une hiérarchie montée pour leurs destins qui ne nous regardent que de loin, celui qui défendait les coeurs trop malheureux pour s'essayer aux ripostes, celui qui était fier d'être des nôtres, cet être pas comme les autres.

- Salut, étranger !

Ma voix cogne, rauque, partout autour de moi et on devine à l'entendre que je n'ai pas parlé depuis un longtemps. J'ignore, la réchauffe d'un grognement qui me fait mal et achève de me réveiller. C'est pour maintenant, la réalité.
Après un bref signe de la main, je la range dans une poche, n'importe laquelle pourvu qu'elle mette mon coeur à l'abri des autres. M'approchant du banc, je sens la chaleur réconfortante de retrouvailles qu'on a durement éprouvé à force de les imaginer. J'avais tant pensé à lui et aux prouesses de son corps en action qu'il me parait irréel de le retrouver immobile, figé par un froid qu'il saurait fendre de ses doigts.

- Comment tu vas ?

je lui souris, sincère d'être heureux de le retrouver, inquiet de le savoir éprouvé.

Je me demande s'il a vécu un peu de l'opposé dont je suis doué, s'il a trouvé l'enfer dans sa petite prison, son calvaire. S'il est resté tel qu'on l'a laissé, s'il aime encore rire et hurler, s'il est. Sa posture de glace inspire des frissons qui courent sur ma peau comme ravis de pouvoir la dévorer à nouveau. Je l'imagine se lever, me bluffer. Parce que j'ai beaucoup pensé, à défaut de rêver, le retour de Morgan au royaume des princes nouveaux et dans chacune de mes idées, il dansait.

**Wild Dancer** Nombre de messages : 153

J'ai mal d'un être que je ne contrôle pas. Un froid qui vient de là, loin de moi. Mes mains semblent figer, et je ne réalise pas que c'est aujourd'hui que tout va recommencer. Un an ailleurs, loin de la vie, et leurs rêvent meilleurs. J'ai mal de quoi ? De moi. C'est comme ça, même si ça ne se dit pas, c'est juste comme cela. Voilà, et même ça, ce n'est pas une conclusion concrète je le sais. Je suis leur n'importe quoi, au milieu d'un monde qu'ils ne voient pas. M'auto-flagelle d'être devenu comme eux, surement. Je ne veux pas être un héros, rester au milieu de ceux qu'ils nomment blaireaux. Zéros. Espèce d'idiots.

Je soupire d'une vie que je ne connais pas. Un inconnu qui n'attends que moi. Parce que je refais ma rentrée aujourd'hui. Pourtant, une fois, je trouvais déjà que c'était bien assez compliqué. Tous déçu de voir que je n'étais pas doué. Et maintenant, à la vérité, si on me le demandais, qui rirait de ce que je fais ? Personne, surement, et c'est bien ce qui est le triste, lorsqu'on y réfléchit. Le monde fuit. Ils fuient pour ne pas voir leur visage trancher. Je me déteste d'être énervé.

Et puis, voilà, venu d'ailleurs, il arrive, s'avance, me semble me calmer déjà. Même si jamais je ne lui demanderai de faire quelque chose pour moi. Pas de vision d'un monde qui n'existe pas, et encore moins de mensonge pour moi. Jamais au grand jamais je ne voudrai d'un paradis de lui. Pas parce que je n'aime pas le don qu'il a, mais parce que je ne sais pas, ce ne doit pas être facile tout ça. Les rêves et espoir, les envies, les folies. Bon sang, mais à quoi elle ressemble, cette vie ?

- Salut, étranger !

J'aime le son, l'entrain montant dans une gorge qui semble fatiguée. Abimée. Je soupire, et lâche un sourire, je ne sais pas pourquoi. Comme ça. Je le lâche et me surprends à l'aimer, mon sourire là. Étranger, c'est bien ce que je disais. Je ne veux pas y retourner, enfin, peut être un peu qui sait. Perdu dans une chose que je ne connais pas, je me raccroche à celui qui se tient devant moi. Regarde ses bras, ses mains, me dis que lui aussi, les cache, de peur d'être touché par quelqu'un inapproprié. Si je pouvais, je tenterai tout pour arrêter. Que l'on recommence de nouveau, que l'on nous traite pas de faux-héros.

- Comment tu vas ?

Qu'il me demande en s'asseyant à mes côtés. Comment je vais ? Je ne sais pas, ce serait surement trop vague comme réponse ça. Comment je vais ? Je vais comme quelqu'un qu'on essaie de rapatrier. De le faire retourner dans un endroit où il sera juger, non libre de ses gestes et de ses pensées. Épié. Je vais comme lorsqu'on se doit d'aller dans un monde comme le notre. Je vais aussi bien, que mal. Je suis né pour danser, tu sais ?

Même mes pensées foutent le camp, dérapent d'une vie à l'autre. De droite à gauche. Je ne sais plus, tu sais, je ne sais plus qui je suis devenu. Un as du couteau, pas vrai ? Dans tous les sens du termes, du plus effrayant au plus mauvais. Le héros d'un temps, qu'ils ne découvriront pas, qu'ils ne voudront pas. Que je ne veux pas. Putain, Hayden.
Alors je me sens soulagé, pour je ne sais qu'elle raison. Je le suis, parce que je me souviens encore de quelque chose de bon. Son prénom. Le vrai, pas celui qu'on lui a attribué, comme à une bête de foire décorée. Non, je me souviens de qui il est, et je me dis que peut être, tout n'est pas perdu dans mon retour dans la réalité.

- J'appréhende.

Un-je-ne-sais-quoi, tu vois ? Je cherche son regard, essaie de voir. De deviner, de me dire qu'il comprendra. Que je ne suis pas aussi fou que ça. De savoir que dans le fond, il peut m'aider, me dire que ; Ouais, Morgan, ça va aller. Après tout, ce n'est pas un endroit que tu ne connais pas. C'est Sky High, ça tu vois ? L'école rêvée, là où tout est permis, où tout devient vrai.
Et s'il ne comprends pas, alors promis, je insisterai pas.

**Nobody** Nombre de messages : 187

Et s’il dansait, il le faisait mieux que les astres changeants qui dessinent entre nous les courbures d’humeurs inefficaces qui ne suffisent pas à nous combler. J’aimerais qu’une valse du couteau puisse me définir et me laisser toujours être ce que je suis, qu’une étoile vienne s’étendre sur mes nuits pour les colorer chaque fois d’une humeur nouvelle ; je voudrais être moi, si seulement je savais par où commencer.
Alors je lui souris l’évidence de la chaleur qui court partout en moi, pour une fois que je suis habillé, même dans un univers froid. Je profite de tout ce qui ne régale pas mes douleurs et étudie avec retenue les habitudes de ce monde si étrange qu’il me parait faux. Où sont les anges, que font les gens malheureux ? Pourquoi ne savent-ils pas ?... Et si je pouvais distribuer un échantillon de mes prouesses, vous laissant apercevoir, le temps d’un flash, tout ce que vous avez toujours désiré, est-ce que vous vivriez ? Un Paradis, contre un changement de vie. Je vous embrasserais tous d’une accolade à l’échelle de cette farce, si la douleur m’assurait en retour, votre éternel bonheur. Un peu de moi contre le miroir de vos âmes. Tu vois, c’est ça la vraie vie Morgan.

- J’appréhende.

Comme tout le monde, à peu de cœurs près.
Surtout qu’il y a quelque chose de changer au fond de tes yeux mais ça, personne ne le remarquera. On est dans un lycée, qui, comme chacun de ses frères à ses règles animales faisant de nous les ignorés du Royaume. Peu de gens se pencheront assez près pour découvrir cette énigme nouvelle derrière tes rires, ton secret sera mieux gardé au milieu de cette jungle que n’importe où ailleurs ; et si cet endroit c’est chez moi, jure que tu n’as pas à appréhender quoi que ce soit.

C’est une peine qu’il te faudra cacher à la face des autres, c’est injuste je sais. Mais si leur sauveur perd son cran alors ils n’auront plus d’ombre pour cacher les fins rayonnements de leurs intimes figures. Qu’advient-il des ombres lorsque le soleil pleure ? Sans toi Morgan, ils se meurent.

- Pourtant tout ira bien, tu verras. Tu es chez toi.

Et on sait tous que tu vas la démolir, notre baraque. Mais si tu rentres en silence, là, il se pourrait que tu accuses l’impact d’une douzaine de regards inquiets contre ton dos ; parce que ceux qui te connaissent et vivent encore debout grâce à toi auront besoin que tu cales le tempo d’une danse folle contre leurs pouvoirs boiteux. Les autres te sauront toujours dangereux et tu gagneras une piste nouvelle jusqu’à t’apercevoir qu’elle est toujours restée la même. A jamais tienne.

- Et tu es toujours leur Roi.

Je t'assure d'un sourire ravivé par une chaleur étrangère à mon corps que ton piédestal est toujours là, bien au creux de leurs vies qui sont maintenues en ordre par la douce folie qui imprègne ton rire lorsqu'il s'infiltre parmi eux. Ils ont plus que jamais besoin de toi et les nouveaux venus sucreront ton âme de ces milliers de caresses que tu connais déjà. Ils sont fous de toi parce que tu choisis les causes de ceux qu'on emmerde, misant avec une foi certaine qu'il est tellement plus chiant d'aller faire tanguer ceux qui sont haut perchés.
Pas de soucis, le tempo cogne vite et tu restes leur danseur ambitieux. Ils te vénèrent encore et bientôt, ils auront fait de toi un héros.

**Wild Dancer** Nombre de messages : 153

- Pourtant tout ira bien, tu verras. Tu es chez toi.

- Et tu es toujours leur Roi.

- Merci

juste en l'imaginant Hayden, mon paradis, ce serait quoi ?

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Je l’écoute rire doucement tandis qu’autour de nous, la vie passe dans un silence que les douleurs envient parfois. Il y a des heures où mes mains pensent ne pas être à la hauteur, où, seules, elles abiment leur douce écorce en faisant se rencontrer mes phalanges qui entre elles se murmurent des choses étranges, jurant ne pas être assez nombreuses. Mes doigts bien souvent en réclament d’autres à aimer et s’imaginant trop seuls montent un paradis pour les yeux d’un autre retrouvant l’amour, l’espoir, l’envie. Personne n’est plus seul, quand on effleure Nobody. Et bien souvent, il se demande ce qu’il adviendrait de ses mains, si la vie elle-même prenait le temps de se rappeler à lui, gonflant sa solitude jusqu’à ce qu’elle se fissure d’un baiser, d’un rien, d’une blessure.

Ses paumes à lui sont changées par le sang d’un autre, depuis qu’il a fait couler son essence. Lui comme moi savons faire mal de procédés différents et je crois savoir lequel d’entre nous a le plus blessé d’étrangers, ayant fait couler les rêves comme le sang, crevant des paradis qu’une séparation charnelle achève, déchirant la terre, les cœurs et le ciel. Sommes-nous de mauvaises personnes, d’avoir touché quelqu’un d’aussi près ? Somme-nous quelqu’un, d’avoir trouvé les racines de l’âme d’une personne ? Mourrons-nous sales, ayant touché le sacré ? Serons-nous maudits, pour l’éternité ?
Jure que non ma peau, consciente de n’avoir jamais fait le mal par volonté. Répond mon cœur et témoigne de chacune de tes erreurs devant un tribunal des âmes en peine. Avoue n’avoir jamais rien fait que par elles. Nomme-moi la Solitude, pour n’être que ça et allons ensemble, brûler pour nous faire pardonner d’avoir rendu seuls, les rêves dépeuplés.

- Merci.

D’un coup de main, j’aimerais te dire « de rien » mais mon sourire le fait pour moi. Tendre et décimé à la fois. T’ais-tu déjà demandé qui fleurira ta tombe, quand tous les fantômes des autres t’auront précédé ? Si, dans le creux de la nuit, ressuscitent les douleurs des paradis ? Et s’ils ne cessaient jamais d’exister ? Et s’ils me survivaient ? Et si, dans un dernier souffle, je libérais tous vos rêves que je ne fais que retenir prisonniers… ? Et si n’être qu’humain était mon plus beau don ? Et si être moi suffisait ? Et si, Morgan, tu m’apprenais à danser ?

- Juste en l'imaginant Hayden, mon paradis, ce serait quoi ?

Imaginer, je sais faire. Et je pense que les rêves doivent ressembler au pouvoir qu’à notre esprit, de s’évader. Imaginer, c’est tout ce que je sais. Je me pose des questions auxquelles vos rêves répondent et me perds en leur centre lorsqu’ils m’emmènent, faisant oublier à vos peines qu’elles sont humaines. Sommes-nous des dieux, de pouvoir tutoyer les cieux ? Ton Paradis, Morgan, aurait le goût des rêves qui te transcendent, la couleur de ceux qu’évoquent tes souvenirs, la texture de tes frissons sous un cœur à l’abandon, le parfum de tes parents devenus un être unique, majestueux d’être à jamais heureux et sa musique ressemblerait à s’y méprendre à l’air du vent contre ta peau libre d’être la reine de tes propres éléments. Ton monde serait comme toi : grand.

- Ton Paradis, Morgan, serait le résultat d’une union parfaite entre tes rêves et tes regrets.

La somme de tes souhaits viscéraux qui en s’accrochant à tes tripes vont jusqu’à leur donner des prénoms qui leur font mal de devenir puissants et de toutes les choses passées qui à force de n’être plus grand-chose sont devenues des fantômes que ton cœur emprisonne. Ton Paradis leur donne corps et d’un pardon, les révolutionne.
Sa main sur mon épaule me fait trembler, j’ai eu la crainte insurmontable de devoir mourir un peu sans y être préparé. Mais en creusant ses yeux de mon regard apercevant son univers, je réalise que souffrir par lui ne serait pas un calvaire. Et je tends ma main, ouverte au ciel, posant mon bras le long de ma cuisse que très vite, mes mots évoqueront. Ce geste, parce que je suis prêt, est une invitation.

- Il ne te suffirait pas d’une vie pour en découvrir tous les secrets et il se peut qu’il te rende immortel, la vie t’aime bien trop pour te laisser filer dans ton propre Eden. Tu y serais toi et les frontières de ton monde ne seraient rien sinon quelques rivières te séparant des gens… des gens qui comptent. Je pense qu’il serait aussi beau que sauvage et tu sais, il te suffit de tendre la main pour voir qui tu es.

**Wild Dancer** Nombre de messages : 153

Je voudrai soupirer, lancer une phrase dans le vent, que ma confiance revienne subitement en moi. Qu'Hayden m'aide un peu à redevenir moi.
J'ai du mal à penser, que dans un autre monde je le défendais. Aujourd'hui, je n'ai pas de doute, c'est lui qui me défend.
Me proclame roi d'un monde que je ne connais pas, ne connais plus, je crois. Est ce que les gens ont changé, depuis que je vous ai quitté ?
Est ce que tu crois que c'était mieux avant, avant que je ne me retrouve assis sur ce banc, avec toi. Avant que je ne griffe son visage trop profondément. Avant que mes mains ne deviennent des armes de guerres.
Je voudrai soupirer, c'est vrai, mais j'attends, j'attends cette version de mon paradis que je veux que tu promettes à défaut de me le montrer.
J'ai perdu quelque chose tu crois, le jour où ils m'ont viré ? J'ai perdu un bout de mon monde peut être ... Et je me rends compte que ma question est trop compliquée.
Je veux avoir de nouveau la force de délirer. Bon sang, tu te souviens de comment j'étais avant ? Une pile électrique, pile de connerie. Bam se foutrait de ma gueule s'il me voyait. Bam putain ... Il a pas le droit de me manquer celui là.
Tu sais, je te demande d'imaginer, parce que je ne sais même pas moi comment il serait ce paradis là, et toi, mon ami, tu as de l'expérience dans ce domaine là.
Je me dis que ce doit être un monde spécial, mais pas trop, je me dis aussi que j'y danserai souvent, avec le vent. Je me dis surtout que ce paradis il abriterait tous mes amis.
Et tu y aurais une place de choix, la plus belle de toute, tout proche de Bam et les autres personnes qui gravitent autours de moi.
Les autres personnes, autours des quelles je gravite, surtout. Ce paradis là, il serait beau, je crois, mais ne le dis à personne Hayden, on se moquerait, n'est ce pas, du Morgan qui sait un peu aimer.

- Ton Paradis, Morgan, serait le résultat d’une union parfaite entre tes rêves et tes regrets.

Mes regrets ? Je n'y ai jamais vraiment pensé. J'essaie de ne pas connaitre ce mot, ou tout du moins j'essaie de l'oublier.
Même si ce soir, je pense bien que j'en ai, sur ça aussi, on se taira, parce que j'essaie tout doucement de redevenir moi. Je voudrai te lancer une phrase qui te ferais rire, qui te prouverait que je n'ai pas changé.
Que personne n'arrivera à le faire, mais j'ai cette boule au ventre, au fond de mon estomac, celle qui me dit que ce n'est pas toi qui doit imaginer, mais moi.
Qu'il faut que je vois mon propre paradis et surtout que je ne te touche pas, parce que je te boufferai un peu de toi quand je le ferai. On oubliera aussi le Morgan qui tient trop à toi pour te faire du mal.
Et même mon égocentrisme ne me fera pas agir contre toi, Hayden, je te jure, je ne te toucherai pas, et j'ai même envie de partir, parce que je me connais, la tentation et moi, on n'a pas une belle relation, je crois.

- Il ne te suffirait pas d’une vie pour en découvrir tous les secrets et il se peut qu’il te rende immortel, la vie t’aime bien trop pour te laisser filer dans ton propre Eden. Tu y serais toi et les frontières de ton monde ne seraient rien sinon quelques rivières te séparant des gens… des gens qui comptent. Je pense qu’il serait aussi beau que sauvage et tu sais, il te suffit de tendre la main pour voir qui tu es.

Comment tu veux pouvoir délirer avec une personne si belle à mes côtés. C'est juste pas possible, parce qu'Hayden est à un niveau supérieur du mien, son esprit est juste saint. Et oui, je parle bien de saint pas de seins ou sain.
Je regarde sa main, ne sais pas, je ne veux pas le blesse. Je l'ai déjà précisé. J'ai peur aussi de me retrouver face à moi. Mes désirs inavoués, un paradis rêvé.
Je pince mes lèvres, passe ma langue sur ma bouche, je crois que je ne contrôle pas mes gestes, mes tics, et le temps file alors qu'il attend. Bordel, je suis pas capable d'assumer, trop enfant devant ce monsieur trop grand.
Je suis bloqué, perdu entre le faux et le vrai, j'avance mon bras, c'est vrai, peut être un peu trop tenté. Je me dis sans cesse que je dois céder, que je veux voir ce que j'imagine comme une autre réalité.
J'ai envie comme je ne l'ais pas, je suis comme une gamine. Et je voudrai pouvoir, je ne sais pas, dire juste escargot ou ananas.
N'importe quoi qui prouve que je ne me suis pas égaré, que putain, ils ne m'ont pas changé. Je veux ne pas appréhender bizarrement, parce que je le fais avec une hâte qui brûle mon corps, du nombril jusqu'à mon nez.

- Je peux pas te toucher ...

Même si j'ai envie de savoir j'éloigne mes deux mains de lui. Parce que y a un truc en moi qui me dit : Non, Morgan, ne fais pas ça.
Je te jure, Hayden, c'est pas contre toi, et je hausse les épaules pour m'excuser, mais non je ne peux pas. Je sais, même si tu le caches, que tout ça, tu n'aimes pas.
T'es un prince, tu vois ? Et tu devrais pouvoir toucher les gens que tu veux, les prendre dans tes bras.
Tu ne me dois rien, et surtout pas un tour dans mon paradis personnel, de toute façon, l'envie est parti. Je jure que c'est vrai, si, si.
Je ne t'oblige à rien, s'il te plait, mon ami, cache ta main.

- Mais j'adore ce que tu imagines pour moi.

Parole de ce Morgan anxieux que je suis. Grâce à toi, je suis persuadée que demain, quand j'entrerai dans l'école, je redeviendrai moi.

**Nobody** Nombre de messages : 187

Je me demande souvent si le monde stoppe sa course, de temps en temps. S’il s’arrête, pour reprendre son souffle. S’il se tait, pour mieux nous écouter. Je me demande si, rien qu’un instant, il a déjà essayé de savoir ce que nous pensons de lui. Peut-être qu’il l’a déjà fait, il y a longtemps. Et que nous lui avons fait mal, à trop creuser sa terre, à puiser dans son âme. Peut-être qu’il a entendu, combien nous nous rendions sales. Je l’imagine recouvrir son dos d’un océan de chagrin, une larme de sel pour chaque enfant en peine. Nous nous baignons depuis, dans les relents de sa douleur, passée par nous, pensée pour vous. Avalés, caressés, terrifiés, envoutés par le sublime en son ventre. Nous voguons sur ses vagues, perdus sur les mers que sont devenues nos âmes.

Mes yeux assistent, impuissants, à la lutte que mène Morgan. Son visage se défait, se refaisant pour toujours revenir à ma main qui siège là, entre nos deux vies équilibrées par leurs différences.

- Je peux pas te toucher ...

Il s’en excuse, haussant les épaules pendant qu’il me sauve. Et rend à mon cœur un tournant de plus. Il n’aura pas à stopper sa course. Il n’aura pas à retenir son souffle, s’accrochant à mon torse qu’il recouvre d’épines quand il s’endort. Je peux être, un instant encore mais ne peut m’empêcher de penser au paradis de Morgan. Je me retrouve en lui, y posant mes vagues à l’âme.

- Mais j'adore ce que tu imagines pour moi.

Je trouve en son cœur une noblesse intense, jouée sur un air tendre. Elle se pose sur mes cicatrices, recouvrant mon cœur de ses ailes en cachant les marques qu’y ont fait vos rêves au couteau. Elle rature mes maux, laissant là, sur ma peau, un sursis qu’envie mes océans, mes bois et mes volcans. Je la salue de l’âme, la remerciant d’un rien que sa bonté percevra, me promettant de remettre notre rencontre à une prochaine fois. Incapable de le priver de ses rêves, je promets de me saigner un peu pour qu’ils lui parviennent. Plus tard, peut-être. Quand il le voudra, quand ils déborderont de sa tête, qu’ils pousseront si fort sur ses yeux qu’ils en réclameront le spectacle. Quand, submergé par un doute, il l’anéantira à l’abri de tout, du monde et de ses mers larmoyantes. Je le cacherai de mes ailes, lui renvoyant l’appareil, et paierai la dette que je signe en cette heure en l’éloignant de son cœur.

« Tu es fort, tu sais ? Tu n’as même pas idée. »

Résister à ce que ma main promet c’est surhumain, c’est plus que tout, c’est plus grand que ce monde qui bouge et tourne et roule à nous en faire perdre la tête. Plus haut que les volcans qui sont les artères de mon cœur brûlé, plus profond que les océans qui font rouler sur moi vos larmes, mes armes, comme tant de miroirs sur vos âmes, vos peines, vos rêves que j’ai en rois. Tu es si bon, bien plus fort que moi.

« En renonçant à ton Paradis, je crois que tu trouves toutes les réponses à tes questions. Tu viens de rencontrer ton cœur, en laissant le mien se reposer encore un peu. Tu en sais bien plus sur toi maintenant qu’en arrivant. »

Est-ce que tu me comprends ? Est-ce que tes océans tutoient les cieux ? Est-ce que tu abats les limites entre ciel et terre, faisant se perdre ton corps et tes raisons dans les miels des rêves qui entier, te font devenir un autre habillé de lumière ? J’ai trouvé dans tes mots, dans tes gestes, un miroir sur ton âme. Elle aussi danse au rythme des battements de ce cœur que tu as immense. Elle est superbe, elle a sauvé ma peau. Stoppé mon monde.

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