× Selene est une inévitable rature sur un tableau de maitre. Note vacillante au creux d'une symphonie, elle est le défaut qui déparaillant, attire irrésistiblement le regard. Mal faite et bien pensante, elle est une créature amputée de la moitié des abilités assorties aux rêves qui l'ensorcèlent. Bien intentionnée, elle possède une raison que ses écarts écorchent alors qu'elle piétine ses propres désirs en perdant immanquablement l'équilibre.

Elle n'a pas le moindre souvenir d'un jour où elle n'a pas brisé quelque chose. Depuis sa naissance, elle est possédée corps et âme par une grande maladresse qui désormais fait bégayer son âme. Pensant à tord qu'elle est une erreur, une pièce abimée dans une horloge qui s'en passe, elle désespère sans pudeur, haïssant ses mains maudites et sa tête incapable. Pour toujours sa plus grande détractrice, elle porte sur son coeur une sévère et implacable critique. Mais on croit en elle. On l'aime. Et ça ne fait que plus mal. Elle casse tout, toujours... alors que ferait-elle d'un amour ?

En théorie, elle possède une dextérité foudroyante mais sa maladresse, à l'origine de ses insécurités, l'empêche de se maitriser.

× Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P. Rupilium potuit consulem efficere, fratrem eius L. non potuit. Quod si etiam possis quidvis deferre ad alterum, videndum est tamen, quid ille possit sustinere.

Dies irae, qui umbram mortis necat.

× Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P. Rupilium potuit consulem efficere, fratrem eius L. non potuit. Quod si etiam possis quidvis deferre ad alterum, videndum est tamen, quid ille possit sustinere.

Dies irae, qui umbram mortis necat.

× Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P. Rupilium potuit consulem efficere, fratrem eius L. non potuit. Quod si etiam possis quidvis deferre ad alterum, videndum est tamen, quid ille possit sustinere.

Dies irae, qui umbram mortis necat.

× Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P. Rupilium potuit consulem efficere, fratrem eius L. non potuit. Quod si etiam possis quidvis deferre ad alterum, videndum est tamen, quid ille possit sustinere.

Dies irae, qui umbram mortis necat.

× Minnie est l'expression sauvage de la liberté pure. N'ayant pas de véritable maison autre que l'épaule sur laquelle elle pose sa tête, elle est un compas défait de raison, se déplaçant au gré du moment. N'appartenant à personne et à tout le monde en même temps, elle est une inaccessible envie, un battement de coeur se posant ici, puis ailleurs. Incompatible avec l'autorité, phénomène étranger à son sang, elle n'a qu'un unique maitre à penser, un seul as dans ses cartes à jouer.

Elle aurait pu naitre amputée de ses rêves, tant sa mère les a malmenés pour elle. Lorsque son père est parti, il les a tous fait tomber derrière lui. Par bonheur, un ange en a ramassé la poussière, la soufflant au ciel afin qu'ils deviennent un million d'étoiles illuminant ses nuits au cœur des quelles elle a prié pour eux, avec lui. Protégée par ses sacrifices, elle a grandi sous son bras, apprenant que rien n'était plus beau qu'un rêve brisé tant, une fois accroché là-haut, il pouvait briller.

Elle répare les objets brisés mais a de l’arthrite dans une des phalanges de son petit orteil gauche. Très drôle, elle prend à coeur de distraire les gens qui lui plaisent, particulièrement douée pour imiter et arracher un sourire à n'importe qui.

× Christina est devenue depuis longtemps ce que les autres ont fait d'elle, à savoir pas grand chose. Pourtant faite d'un caractère aux couleurs enivrantes, elle oublie sa personnalité qu'elle module, la pliant jusqu'à la sentir rompre, selon les exigences des autres dont elle rêve de se faire accepter. Gentille, joyeuse et drôle, elle est introvertie et extrêmement impressionnable. Prête à tout pour s'aimer, elle troque compromis sur compromis contre un semblant d'acceptation de la part d'un ensemble d'individus qui s'en moquent sans vergogne. Elle pourrait désespérer, mais elle sait qu'elle ne tombe tout simplement pas sur les bonnes personnes.

Née en Angleterre, elle a appris à compter en suivant le nombre de ses déménagements. Après un passage par l'Écosse, l'Australie, un retour en Angleterre et un arrêt au Texas, elle a atterri ici. De ses racines demeure une élégance portée sur son accent indélébile. Longtemps invisible, elle ne passe désormais plus inaperçu, en raison de son visage que les ans ont taillés avec finesse, prenant peut-être une déesse en exemple. Rien n'a suffit, cela dit, à la laisser s'affirmer et elle tangue tant sur son succès sombre que les petites affections sincères qu'elle noue dans l'ombre.
Facilement réduite à l'état d'adoratrice, elle est, il est vrai, passionnée par JC. Mais pas celui que tout le monde croit, pas ce Jésus là. Elle n'a qu'un dieu et il est bien en chair, vivant tout près d'elle. Folle amoureuse de Joe McRayne dont le seul nom suffit à faire fondre ses genoux, elle ne lui adresse la parole que rarement, perdant ses moyens dès qu'il approche. Il est tout ce qu'elle voudrait être, pourrait être, s'imagine un jour être au féminin et elle le comprend mieux qu'elle ne se résout à le penser. Pour sauver les apparences, elle embrasse sa réputation de bonne soeur et les rumeurs qui la veulent fanatique du Christ en son nom.

Elle endort les esprits et peut frapper une foule d'une somnolence éclaire mais son caractère effacé rend injuste les bleus qu'elle encaisse.

× Nelly et ses idées. Nelly et son univers. Nelly et ses addictions. Nelly et ses penchants. Nelly et son ombre. Son talent. Sa propre tête qui lui a déclaré la guerre il y a longtemps. Elle doute de la réalité qui lui parait abstraite. Elle est détachée de tout, surfant sur le monde dans une absence morte, séduisante, cruelle et sublime de conséquences. Rien n'est vrai. Ainsi, tout est permis. Osant constamment, elle est d'une nonchalance terrible qui lui scie le cœur en deux, persuadée n'être qu'une erreur, une rature dans un rêve dont elle a jeté les clés.

Il y a cette tristesse qui lui mange le cœur. Il y a ces larmes qui possèdent ses yeux. Il y a ces couteaux fantômes qui lui plantent le ventre. Il y a ce poison qui démange ses veines et il y a ces doutes qui lui fendent le crâne. Et au milieu de tout ça, il y a une jeune femme qui s'est si bien détruite qu'il n'en reste que des miettes. Quelques poussières qui font illusions et lui donne un air bien vivant. Étrangère à sa famille, elle n'a gardé de ses parents que leurs deux noms composant le sien. Reniant tout, même son enfance, elle s'est cramé les souvenirs un à un jusqu'à se constituer une mémoire fictive et défaillante qui n'a une portée que restreinte sur les heures dans lesquelles elle se fane.
Proche de ses démons, elle s'en est faite apprivoiser, aisément égarée au cœur du tumulte qui fait rage en son être. Meurtrie par une torture qu'elle applique seule, elle met dans sa destruction une minutie artistique, inspirée et dopée par l'improbable et la supercherie qu'elle décèle partout autour d'elle.

Ses baisers libèrent un poison au gout du sang, qui demeure curable. Sa profonde et sincère inconscience pourrait lui couter sa peau et, parce qu'elle refuse l'hébergement, elle habite seule en ville et travaille pour le lycée au sein duquel elle effectue diverses tâches, hantant constamment ses couloirs